«Le blocage que subit notre wilaya est dû au laxisme dont se rend coupablel'administration en l'absence d'une réelle volonté politique», ont dénoncé les élus de l'APW réunis en session extraordinaire.
Le taux de consommation des montants alloués à la wilaya de Tizi Ouzou dans le cadre des différents programmes de développement est de 58%, soit un reste à réaliser de 25 000 milliards de centimes (2 milliards de dollars) qui aurait dû être dépensé depuis plus de 4 ans.
L'information a été révélée mercredi par le président de l'APW, Youcef Aouchiche, et confirmée par le wali Mahmoud Djemaâ, lors de la session extraordinaire de l'APW consacrée notamment à l'examen des retards dans la réalisation et le blocage de plusieurs projets. Le wali a estimé que cette enveloppe financière doit être impérativement destinée au développement local.
Les mêmes chiffres ont été avancés dans le rapport des commissions de développement local, d'équipement et de l'emploi, économie et finance, qui ont tiré la sonnette d'alarme sur le marasme que vit la région.
«Notre wilaya se trouve dans une situation de blocages multisectoriels comme la plupart des wilayas du pays, malgré des sommes astronomiques dépensées pour ne pas dire gaspillées sans atteindre le développement escompté. La plupart des projets inscrits à l'indicatif de la wilaya font l'objet de retards ou de blocages, surtout les projets structurants qui sont créateurs d'emploi et de richesse.
Certains projets enregistrent plus de 10 ans de retard, c'est le cas du stade de 50 000 places, de la pénétrante, du barrage de Souk Tlata, des 7000 logements Aadl, où les souscripteurs ont payé deux tranches, la zone industrielle de Souamaâ et celles de Tizi Gheniff et Draâ El Mizan inscrites en réalisation depuis plus de 7 ans et aucune pierre n'a été posée à ce jour», accablent les commissions.
«Le blocage que subit notre wilaya n'est dû ni aux oppositions, ni à la rareté de foncier, et encore moins à un problème de relief. Il est dû en réalité au laxisme dont se rend coupable cette même administration et en l'absence d'une réelle volonté politique», soutient-on.
Pour le président de l'APW, la wilaya de Tizi Ouzou nécessite un plan Marshall pour répondre aux différents besoins de la population et retracer les perspectives et les défis attendus en termes de création de richesse et d'emploi.
Cette situation est caractérisée, selon lui, par un manque des dotations financières par rapport aux besoins exprimés, d'une part, et une mauvaise gestion des dépenses publiques, d'autre part, surtout en termes de la qualité de réalisation qui ne répond souvent pas aux exigences des cahiers des charges et aux normes souhaitées, a-t-il relevé.
«La responsabilité des maîtres d'ouvrage et des bureaux d'étude est plus qu'engagée. Ils doivent impérativement veiller à l'application de la loi des marchés publics et fournir des infrastructures et des équipements publics de qualité aux citoyens», a-t-il insisté.
M. Aouchiche a estimé que les retards dans la réalisation et le blocage de plusieurs projets, les lenteurs bureaucratiques, la mauvaise coordination intersectorielle des différents services confirment une situation de mauvaise gouvernance caractérisée.
«Sinon, comment expliquer que le cumul d'un montant du reste à réaliser a atteint un chiffre vertigineux, à savoir 25 000 milliards de centimes ' Ces crédits auraient dû être dépensés plus de 4 ans en arrière. En théorie, l'argent existe mais en réalité tout est bloqué.
C'est pourquoi l'évaluation de l'efficacité des actions publiques de développement au niveau local et la rigueur des responsables doivent être plus que jamais cultivés et exigés en permanence dans le fonctionnement des services de l'administration de wilaya», argue- t-il.
Pour faire face à ces retards et blocages injustifiés, l'APW a voté une délibération portant création d'une commission ad hoc chargée de l'examen des projets de développement inscrits non lancés ou en retard de réalisation.
Elle aura pour mission d'identifier les projets en souffrance, les raisons de blocages, les acteurs de blocage et le plus important, proposer des solutions alternatives pour achever ou entamer ces projets, selon le président de l'APW.
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Posté Le : 29/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahcene Tahraoui
Source : www.elwatan.com