Près de la moitié des lots de terrain destinés à l'investissement n'est pas attribuée

Près de la moitié des assiettes foncières destinées à l'investissement à l'échelle de la wilaya de Tizi Ouzou n'est toujours pas attribuée, a déploré, hier, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Hocine Haroun. «Sur 1 656 lots de terrains représentant une superficie globale de 8 77 hectares et, extraits, dans leur quasi-totalité, du domaine agricole, seules 881 assiettes foncières sont affectées, le reste, soit 737, sont encore vacantes dont 38 reservées à des équipements des zones», a-t-il indiqué.Il s'exprimait à l'ouverture des travaux de la session extraordinaire de l'APW consacrée à «l'investissement, état des lieux et perspectives», tenue en l'absence des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Cette situation a permis la prolifération de transactions foncières illicites ainsi que la transformation d'une partie de ces zones en quartiers résidentiels et ce, au détriment de l'investissement, a estimé M. Haroun qui a fait cas «d'habitations privées, lieux de débauche, projets dévoyés, lots détournés, loués, sous-loués». Pour le P/APW, «rien de tout cela ne pouvait se produire sans le laxisme, le désintérêt pour ne pas dire la complicité des pouvoirs publics», car, a-t-il dit, «dans tous ces cas de figure, il y a délit et, derrière chaque délit, un ou des coupables, pour lequel ou lesquels, il doit y avoir inquiétude, décisions fermes, assignation, jugement, condamnation, sanction, bref, tous les substantifs de bonne gouvernance». Evoquant l'investissement à proprement parler, M. Haroun a mis en avant ce qu'il a qualifié de «somme d'obstacles et d'incertitude économique», que l'investisseur est appelé à franchir afin d'atteindre la maturation de son projet. «Il faut être inconscient pour investir à Tizi Ouzou, une bonne dose de courage face aux défis à relever et les monstres bureaucratiques que l'on est appelé à affronter, de l'intelligence saupoudrée de malice, de machiavélisme pour déjouer toutes ces embuches et pièges semés le long du parcours pour vous décourager et vous dissuader de renoncer», a encore estimé M. Haroun, convaincu qu'on «ne peut investir si on ne met pas en exergue l'honnêteté, l'amour du pays, de la région». Le P/APW a en outre mis en avant le fait que les pouvoirs publics aient privilégié le développement par la construction et la réalisation de projets concrets pour «satisfaire le besoin des uns mais aussi, hélas, la gourmandise des autres», car, a-t-il déploré, visible, urgent et programmé par la politique centrale du pays». S'exprimant sur le foncier touristique de la wilaya, le P/APW a relevé que Tizi Ouzou dispose de huit zones d'expansion touristiques (ZET) réparties sur le littoral. «L'investissement dans le domaine touristique ne compte que 36 projets, tous relevant du secteur privé dont seulement 13 en cours de réalisation et 23 non lancés à ce jour », a encore relevé M. Haroun. «Dans ces ZET, comme au niveau des zones d'activités, des lots de terrain ont été attribués depuis plus de vingt années sans que l'organisme de gestion qui les avait cédés ne s'en inquiète.»