Près de cent morts dans des affrontements

La guerre civile en Irak gagne en intensité Un calme précaire régnait, hier à Diwaniyah, après les affrontements entre soldats irakiens et miliciens chiites qui ont fait 81 morts, parmi lesquels au moins 36 tués dans l’explosion accidentelle d’un oléoduc. L’explosion s’est produite à une vingtaine de kilomètres au sud de Diwaniyah sur un pipeline secondaire, alors que des habitants de la région tentaient de détourner une partie du carburant. Cette explosion survient alors que les autorités irakiennes ont conclu une trêve avec les miliciens chiites de l’armée du Mahdi à Diwaniyah, qui prévoit que l’armée retire de la ville les renforts qu’elle avait acheminés et que les miliciens évacuent un quartier qu’ils contrôlaient. La trêve prévoit également le réexamen de l’arrestation samedi d’un chef local de l’armée du Mahdi, qui était à l’origine des affrontements entre soldats et miliciens, qui ont duré près de 12 heures. L’armée du Mahdi est une milice décentralisée, placée sous l’autorité nominale du chef radical chiite Moqtada Sadr, violemment opposé à l’occupation américaine mais engagé dans le processus politique. 23 soldats irakiens ont perdu la vie. Une hécatombe Dans le reste du pays, 10 Irakiens, dont deux miliciens de l’armée du Mahdi, ont été tués dans une série d’attaques à Baaqouba. Un policier a été tué et cinq personnes blessées dans l’explosion d’une bombe au passage d’une patrouille à Kirkouk. La police irakienne a découvert mardi les corps de 24 personnes apparemment torturées et tuées par balles avant d’être abandonnées en deux endroits de Baghdad. 13 autres cadavres ont été retrouvés derrière une mosquée chiite de Turath. Les victimes avaient également les mains attachées, portaient des traces de torture et ont été tuées d’une balle dans la tête. Dix soldats américains abattus De son côté, l’armée américaine a annoncé la mort de dix soldats, dimanche et lundi, dont neuf dans des attaques. Depuis l’invasion de mars 2003, 2.629 soldats américains sont morts en Irak. Ces pertes font ressortir celles de militaires réguliers et occultent les soldats qui agissent sous couvert d’ONG ou de civils dans différentes sociétés. Des milliers de blessés sont recensés, parmi lesquels des handicapés à vie et des cas très graves. Meriem Ghezzal