Algérie

Près de 70% de l'eau potable va dans les caniveaux Cité Menmadala Mokhtar (Bouarfa)



Près de 70% de l'eau potable va dans les caniveaux                                    Cité Menmadala Mokhtar (Bouarfa)
Le réseau d'AEP est défaillant l Les normes d'entreposage et d'enfouissement ne sont pas respectées.
Plusieurs fois signalées, les fuites sur le réseau d'AEP au niveau de la cité Menmadala Mokhtar causent des pertes d'eau potable avoisinant les 70%, alors qu'une infime partie arrive aux ménages. «Certaines fuites sont restées plus de deux mois avant d'être réparées. Les interventions effectuées par l'ADE, unité de Bouarfa, ne sont que du replâtrage. Des fuites ont été colmatées avec des morceaux de chambre à air qui se sont rapidement fissurés et ont éclaté de nouveau», précisent les habitants de ce quartier. Une visite au niveau de cette cité rend compte d'un réseau d'AEP en PEHD défaillant, puisque les normes d'entreposage et d'enfouissement ne sont pas respectées.
Un habitant nous a brandi un document.
Il s'agit d'une correspondance officielle du chef de la daïra de Blida datant du 26 janvier 2012, référencée 875/2012. Elle précise que tous les problèmes qui ont été soulevés par les habitants concernant le réseau d'AEP défaillant seront résolus. «Presque une année s'est écoulée et la même situation perdure», déclare ammi Hocine, un ancien maire des années 1980 de Bouarfa. «Par endroits, la tuyauterie est à ras de sol, alors qu'au niveau des points d'éclatement à répétition, la boue a complètement submergé le pavé maladroitement goudronné.
Le ruissellement des eaux a fini par dégrader une chaussée très pentue. Les clandestins et les propriétaires de taxi ne desservent que très rarement les artères de cette cité. Moi, j'ai une mère cardiaque. On est obligés de lui louer à chaque fois que nécessaire une voiture en payant les yeux de la tête», témoigne un habitant de la cité Menmadala Mokhtar. «Toutes les artères des quartiers de la commune de Bouarfa ont été soit bitumées, soit refaites en béton, sauf celles de notre cité. Ceci est dû au grand problème du ruissellement presque continu des eaux d'AEP, mais aussi des eaux de pluie à cause de l'obstruction totale des ouvrages d'évacuation des eaux, qui n'ont jamais été entretenus», témoigne-t-on sur les lieux. L'obscurité ajoute au décor de chaos dans un quartier où les habitations s'enchevêtrent pour former des ruelles ressemblant à une toile d'araignée. Sur 1500 m linéaires, disent les habitants, il n' y a que 400 m de ruelles qui sont éclairées.
Pourquoi un nouveau réseau d'assainissement '
La priorité au niveau du quartier Menmadala Mokhtar est la réhabilitation du réseau d'AEP, le nettoyage des ouvrages d'évacuation des eaux d'orage, ainsi que le bitumage des artères qui sont au nombre d'une dizaine et l'éclairage public. Les habitants que nous avons rencontrés se posent la question quant à l'opportunité du remplacement de l'ancien réseau d'assainissement. «Nous avons un réseau d'assainissent encore performant et qui n'a jamais souffert. Ce réseau a été réalisé avec des conduites de 1 m de diamètre. On se demande d'ailleurs pourquoi ils veulent le remplacer avec des conduites de 400 millimètres.
A quelle logique répondent ces bureaux d'étude ' Alors que la population augmente, on devrait penser toutefois à réaliser un réseau adéquat, d'une manière optimale qui sera, par exemple, projeté à l'horizon 2040 et capable de drainer les volumes d'eaux usées qui sont toujours en augmentation d'une année à une autre», explique étonné l'ancien maire de la commune de Bouarfa.
Alors que l'hiver approche à grands pas, l'entreprise qui avait à charge la réalisation de ce projet, assure-t-on sur les lieux, est partie sans aucune explication, laissant les abords des chemins éventrés, des amoncellements de gravats, des centaines de tonnes de terre déblayée' «Ce projet douteux aurait pu être inscrit ailleurs, là où des lots d'habitations continuent encore à recourir aux fosses septiques, qui présentent un danger imminent pour la santé publique, mais aussi sur la qualité des eaux de source qui se trouvent au voisinage des réceptacles de déchets putrescibles et très dangereux», recommande un universitaire de ce quartier.


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