Cent vingt-neuf CD gravés de centaines d'?uvres musicales du patrimoine classique constantinois ont été édités dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », a indiqué, hier, la responsable du département Patrimoine immatériel et arts vivants. Un travail « colossal » de recherche, de collecte, de classification et d'organisation des différents genres musicaux (malouf, zdjel, mahdjouz et chants mystiques) a été effectué, a précisé Mme Halima Ali-Khodja, soulignant que des académiciens, des chercheurs et des professionnels du patrimoine musical constantinois ont encadré ce « chantier » avant les phases d'enregistrement et d'édition.Affirmant que le principe directeur de cette mission de recherche et d'enregistrement était « la préservation d'un héritage musical séculaire » de la ville de Constantine et de sa région, Mme Ali-Khodja a fait savoir que l'enregistrement des CD a été confié à des chanteurs-interprètes représentant trois générations d'artistes et dont le dénominateur commun est « la voix et une parfaite maîtrise des textes et des mélodies ». La responsable du département Patrimoine immatériel et arts vivants de l'événement culturel arabe a expliqué que les noubas Sika, H'sin, Mezmoum, Raml maya, Gharnati et tant d'autres ont été « excellemment servies » par des artistes talentueux dont Abbas Righi, Ahmed Aouabdia, Tedjeddine Meghouache et des associations musicales parmi lesquelles BalabelAl Andalous et Nadjm Kortoba. Elle a ajouté que l'enregistrement des grands textes lyriques (Qissa) comme « Ya Dalma », « Fadfh el Ouahch Aâliya », « El Boughi » et « Ya Achikine » a été confié aux artistes Djamel Bensemar, Mohamed-Salah Ghazal et Issam Kracha. Les 20 CD voués au Zdjel, une forme d'expression poétique en arabe dialectal, spécifique à l'antique Cirta, ont été enregistrés par les chanteurs Badreddine Bouchama, Mustapha Lamsameri, Cherif Reguig et Mourad Laïb. Mme Ali-Khodja a précisé, dans le même ordre d'idées, que les deux belles voix féminines de Constantine, Soraya Zbiri et Meriem Soltane, ont contribué dans la préservation du patrimoine musical, en enregistrant des CD de hawzi, des CD de chant féminin, Fkiret (ensemble musical féminin s'appuyant sur les percussions, bendir et tar se produisant exclusivement pour un public féminin), et Benoutate (formation musicale féminine utilisant des instruments à cordes et à percussion) ont été également édités, a-t-on encore noté.Récupération d'une précieuse partie du patrimoine musical des chouyoukh de ConstantineLe grand chantier du département Patrimoine immatériel et arts vivants, lancé à l'occasion de l'année culturelle arabe, a été élargi à la collecte du patrimoine musical des chouyoukh de l'antique Cirta, a préciséMme Ali-Khodja. « Nous avons pu récupérer, auprès de mélomanes et de familles constantinoises, sur des bandes sonores, des concerts enregistrés par une quinzaine de chouyoukh lors de fêtes de mariage et autres cérémonies », a déclaré avec enthousiasme la responsable du département. Affirmant que le département Patrimoine et arts vivant a atteint avec « une grande marge de satisfaction » les objectifs tracés, la même responsable a révélé que cette musique citadine récupérée a été transposée sur d'autres supports dans des studios d'enregistrement et se trouve actuellement en phase de classification en vue d'être gravée sur CD. Pour Mme Ali-Khodja, ce patrimoine « peut constituer un support pédagogique de tout premier plan » et « une précieuse référence » pour tout chercheur ou musicologue.Abordant le volet de la transcription de la musique citadine constantinoise, Mme Ali-Khodja a estimé qu'il était temps de franchir « l'étape de l'excellence » dans la transcription du patrimoine musical. « Avec la faculté de la culture et de l'art de l'Université de Constantine 3, une ??chance inouïe'' se présente pour transcrire le patrimoine musical de Constantine et de sa région sur des bases méthodologiques universelles », a souligné la même source. La transcription de ce patrimoine à dimension universelle « ouvrira la voie vers sa classification auprès de l'Unesco et l'Alecso (Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences), a conclu la responsable du département Patrimoine et arts vivants.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Horizons
Source : www.horizons-dz.com