En raison essentiellement de leur vétusté, plus de 70% des entreprises du secteur des industries agroalimentaires ont enregistré des pannes d'équipement conduisant à des arrêts de travail d'au moins six jours pour la majorité.
Ce résultat indiqué dans l'enquête de l'Office national des statistiques (ONS) réalisée auprès de chefs d'entreprise persiste depuis de longues années. Ainsi, sur les 17 100 entreprises que compte le secteur, près de 12 000 travaillent avec des équipements vétustes.
Cette branche, qui emploie plus de 140 000 travailleurs, représente 50 à 55% du Produit intérieur brut (PIB) industriel et 40 à 45% de la valeur ajoutée. Selon l'expert industriel, Réda Amrani, le problème de vétusté perdure en raison de l'absence des investissements dans la branche. Les entreprises de l'agroalimentaire sont en majorité des sociétés familiales qui n'investissent pas dans le renouvellement des équipements.
«C'est le statu quo», s'est-il inquiété. L'industrie agroalimentaire est déconnectée également du secteur agricole, d'où le rabattement des entreprises sur l'importation des matières premières, comme le concentré de jus. La majorité des entreprises de la branche font la reconstitution, l'emballage ou le conditionnement, a relevé M. Amrani, déplorant «l'absence d'une chaîne d'intégration». Même si plus de 96% des industriels ont déclaré, selon l'ONS, pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel, l'industrie agroalimentaire ne représente réellement qu'une valeur ajoutée variant entre 5 à 10%, a-t-il noté.
Il a mis en avant, par ailleurs, le fossé existant entre l'agriculture et l'industrie agroalimentaire. Tout en soulevant l'absence d'une stratégie dédiée à la filière, l'expert a recommandé la réalisation des investissements agricoles dans les produits comme le coton, le soja et le maïs notamment pour assurer la matière première de l'agro-industrie.
Le secteur des industries agroalimentaires, qui a entamé sa progression dès le 2e trimestre 2011, a maintenu ce rythme de croissance au 3e trimestre 2012, selon les chefs d'entreprise, qui prévoient de «meilleures perspectives» pour la filière. Avec la stabilité des prix de vente, l'enquête révèle que la demande en produits fabriqués n'a pas évolué durant le 3e trimestre 2012. Plus de 90% des patrons ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues et il subsiste des stocks de produits pour plus de 95% d'entre eux.
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Posté Le : 15/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karima Sebai
Source : www.letempsdz.com