Algérie - Revue de Presse

Près d'un quart du territoire pakistanais inondé : Le sort de 3,5 millions d'enfants en jeu



L'ONU a averti hier que près de 3,5 millions d'enfants sont exposés à un risque élevé de maladies liées à l'eau au Pakistan, après les violentes inondations qui ont ravagé une grande partie du pays. « Jusqu'à 3,5 millions d'enfants sont fortement exposés au risque de maladies hydriques mortelles liées à la diarrhée, comme la dysenterie », a indiqué Maurizio Giuliano, porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), évoquant également les risques d'hépatite A et E et de typhoïde. Il s'agit d'enfants qui vivaient dans les zones situées le long du fleuve Indus, qui traverse le pays du nord au sud, et qui a débordé sur pratiquement toute sa longueur en raison de pluies diluviennes. Cela a poussé la population à un exode massif.D'après des responsables pakistanais, environ un quart du pays, qui s'étend sur quelque 800 000 km2 et compte 167 millions d'habitants, aurait été affecté par les inondations depuis trois semaines. La catastrophe a d'abord frappé le nord-ouest, région déjà éprouvée par la rébellion des talibans et par les offensives de l'armée pour les en déloger. Elle a ensuite dévasté des régions plus prospères du Pendjab (centre-est) et du Sind (sud), cruciales pour l'agriculture. La pluie qui continuait à tomber hier a, rapporte l'AFP, rendu encore plus incertain le sort de millions de personnes sinistrées par les pires inondations de l'histoire du pays. M. Giuliano a également indiqué que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se préparait à porter assistance à des dizaines de milliers de personnes en cas d'apparition du choléra.Samedi, l'ONU a signalé qu'un premier cas de choléra avait été enregistré dans le nord-ouest, alors qu'au moins 36 000 personnes souffraient de diarrhées aiguës. Un travailleur humanitaire, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a toutefois indiqué à l'AFP que plusieurs personnes ayant survécu aux inondations étaient mortes du choléra. Les inondations ont déjà fait environ 1600 morts, selon l'ONU. Islamabad a confirmé 1384 décès. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a effectué une visite dimanche au Pakistan pour mobiliser et accélérer l'aide internationale, qui tarde à venir. L'Onu s'inquiète de la lenteur de la réponse à l'appel de fonds international.Ce genre de retard est un problème récurrent auquel ont déjà fait face, par le passé, d'autres pays touchés par des catastrophes naturelles. Des millions de personnes dans le dénuement, des milliards de dollars de récoltes et de réserves de nourriture détruites par les inondations : devant l'ampleur de la catastrophe, le secrétaire général de l'Onu a lancé un appel de fonds d'urgence de 460 millions de dollars. Or, plusieurs milliards seront nécessaires à plus long terme pour la reconstruction. Si les promesses n'ont pas tardé, seuls 45 millions ont été effectivement engagés à ce jour.Des agences de presse rapportent que plusieurs centaines de personnes ont, pour protester contre l'absence d'aide, bloqué pendant plus d'une heure la principale route reliant le Pendjab à la capitale économique Karachi (sud). « Nous n'avons ni nourriture ni abri. Nous avons besoin d'une aide d'urgence », ont crié, selon l'AFP, les manifestants parmi lesquels se trouveraient des femmes et des enfants. La grogne a surtout visé le gouvernement pakistanais auquel il est reproché de ne se soucier que de son image de marque, alors que tout le Pakistan est plongé dans la désolation.


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