Préparation du congrès du FLN: Belkhadem s'attend à «une bataille féroce»

Le discours de Belkhadem était offensif et les débats qui ont suivi étaient houleux. Un climat des plus tendus a caractérisé la session ordinaire de l'instance exécutive du FLN à l'hôtel Mouflon d'Or à Alger. Composée de 121 membres, l'instance s'est réunie, hier, pour examiner le bilan de la campagne de l'élection présidentielle et discuter de l'installation de la commission de préparation du 9ème congrès devant se tenir le premier trimestre de 2010. Ladite commission sera installée la fin du mois en cours, a-t-on appris auprès du porte-parole du parti, Saïd Bouhadja. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lors de son allocution d'ouverture a d'emblée annoncé la couleur. Il a exhorté les cadres du parti à observer la discipline tout en restant vigilants quant aux tentatives de déstabilisation dont fait l'objet la première formation politique. Il a vilipendé ses détracteurs en estimant que «le parti est ciblé par ceux qui tablaient sur sa division et le sera encore de plus en plus durant cette période précédant la tenue du 9ème congrès». Il faut dire que l'actuelle direction joue son mandat sous la pression des contestataires mais aussi en faisant l'objet d'une campagne de dénigrement de certains membres de la direction accusés d'être des «faux moudjahidine» et pour certains cadres d'être des «fils de harkis». Une campagne orchestrée ces derniers temps en prévision de ce rendez-vous capital pour l'avenir du parti.

Le secrétaire général du FLN a mis en exergue l'importance de cette échéance décisive en estimant que «le FLN est victime d'une campagne calomnieuse». Pour lui, «c'est le parti qui est visé» en poursuivant que «les tentatives de déstabilisation ne datent pas d'aujourd'hui». Le leader du parti a mis en garde «contre les luttes intestines qui ont pour conséquence d'affaiblir le parti» en affirmant qu'«il n'est pas important de savoir qui est l'initiateur, mais qui est le commanditaire et qui se cache derrière ces manoeuvres de déstabilisation».

Sur un ton assuré et ferme, il a déclaré qu'«aucune chose ne peut se faire sans la volonté et l'accord du FLN». Il a fustigé ses pourfendeurs en promettant «un échec pour ceux qui, de l'extérieur ou de l'intérieur, veulent mettre à genoux le parti». Il a donné l'alerte à ses troupes en leur demandant d'être sur leurs gardes car «on s'attend à une bataille féroce durant toute la période des préparatifs du congrès». Cependant il reste convaincu de l'issue victorieuse de cette bataille et se dit «confiant en la mobilisation et l'engagement des militants au message de novembre véhiculé par le FLN». Il a enchaîné en critiquant «ceux qui déclarent que le FLN est un corps malade qui a besoin de réanimation ou qui disent que sa place est au musée». Se vantant que «l'acte de naissance du Front est le message de novembre 1954» et qui «porte la mémoire et oeuvre pour la préservation des constantes nationales». Il soutient mordicus que «les calomnies qui visent le parti en premier lieu n'auront pas gain de cause».

Abdelaziz Belkhadem a exprimé son satisfecit quant à la pertinence des analyses et des positions du parti sur différentes questions nationales, notamment la révision de la Constitution, le soutien indéfectible au président de la République et l'apport effectif du FLN s'agissant de la poursuite du programme présidentiel. Il a fait remarquer qu'«il est temps d'en finir avec la restructuration du parti pour mettre un terme aux crises au sein des kasmas et mouhafadhate». Il a affirmé que des mesures radicales seront prises tel «le renouvellement du tiers présidentiel qui ne doit pas faire l'objet de concurrence entre les militants du parti». Les débats se sont poursuivis tard dans l'après-midi et devront être sanctionnés par une déclaration.