Algérie

Préparation du 9e congrès: Le FLN demande des indemnisations à la France



Le secrétaire général du FLN a réitéré sa revendication des excuses de la France au peuple algérien «qu'elle doit indemniser» et a encore noté que le parti n'a pas eu son agrément du ministère de l'Intérieur comme tous les autres partis.

 Le FLN a commencé hier sa réunion à l'hôtel Mouflon d'Or d'Alger, une d'une série de cinq qu'il a programmées tout au long de la semaine et ce en prévision de son 9e congrès qu'il compte tenir «le 19 mars prochain». Ceci, s'il ne s'en tiendrait pas, dit-on, à l'instruction du président de la République de le reporter pour plus tard. L'on disait hier en dehors de la réunion que si Abdelaziz Belkhadem voudrait que le congrès se tienne durant le premier trimestre de la nouvelle année « parce qu'on ne sait jamais ce qui pourrait arriver », Bouteflika, lui, « ne craint rien même pas le temps qui pourrait jouer ses tours et veut que le FLN prenne tout le temps qu'il faut pour nettoyer ses rangs pour après tenir son congrès ». Les quatre réunions restantes seront animées par les membres du conseil national et débuteront aujourd'hui à la mutuelle de Zeralda avec comme point du jour la discussion et le débat autour des rapports des commissions de préparation du congrès. Une fois finalisés, « les textes descendront, disent les membres du comité exécutif, à la base pour être enrichis ».

 Mais pour hier, il a été question pour les membres du comité exécutif qui sont en même temps membres de la commission de préparation du 9e congrès installée le 17 juin dernier, de présenter durant la matinée les rapports des 7 sous-commissions installées à cet effet et dans l'après-midi de débattre de leur contenu. Les deux séances ont été tenues à huis clos. Le SG du FLN en a cependant fait l'ouverture par un discours par lequel il a tenu à rappeler « les constances » desquelles le FLN ne s'en départira jamais à commencer par « le message de novembre ». Il a souligné au début de son intervention qu'il voulait que ces réunions se tiennent à la fin du mois d'octobre « pour les faire coïncider avec la célébration de la création du parti et celle du 1er novembre mais, a-t-il dit, certaines commissions n'ont terminé leur travail que ces derniers jours ». Il rappellera des faits de l'histoire coloniale et « les affres que le colonialisme a fait subir au peuple algérien ». C'est pour lui l'occasion de réaffirmer son « exigence des excuses que la France doit présenter à notre peuple qu'elle doit aussi indemniser ».

 Les rapports des 7 commissions doivent être, selon Belkhadem, « à la hauteur des changements et des exigences qui s'imposent aujourd'hui au pays ». Aussi, pour lui, « le 9e congrès n'est pas ordinaire mais revêt une importance extrême parce qu'il se tient après que le parti eut dépassé toutes les difficultés et a réussi le rassemblement de ses rangs et l'unification de ses visions ». Cet « assainissement » n'a été fait, selon lui, que « parce que l'intérêt du FLN a été placé au-dessus de ceux personnels, tribaux et régionalistes ». Belkhadem rappellera encore une fois que « notre parti n'est pas comme les autres partis, il n'a pas eu son agrément, comme eux, du ministère de l'Intérieur. Le FLN est un parti gigantesque qui a une histoire, un passé, ses compétences (...). »

 Des échos du Mouflon d'Or hier en début de soirée, on retient que Tayeb Louh et Amar Tou se sont échangés des propos acerbes à propos du volet social figurant dans le rapport de la commission des programmes que préside Tou. On parle même d'une forte bagarre entre les deux ministres FLN quand le premier -Louh - a soutenu que les Etats-Unis ont lâché le capitalisme et reviennent au socialisme et que le second - Tou - lui a rétorqué que ce sont là des illusions. Le ministre des Transports a estimé, selon les échos que nous avons eus, que le FLN ne devrait plus parler de socialisme. Il a aussi été dit dans la salle que le FLN n'est pas responsable de ce qui s'est passé après 1988. C'est Belayat qui a rectifié pour rappeler que le FLN gouvernait à cette époque et que le président Chadli était candidat du FLN et membre du comité central. De sévères critiques ont été exprimées à l'encontre de Mouloud Hamrouche, alors chef du gouvernement.

 D'autres bagarres ont éclaté dans la salle mais, nous dit-on, autour du lexique et de la terminologie utilisée dans les rapports des commissions. L'on dit que c'est le rapport de la commission des programmes qui a été le plus critiqué par les conservateurs. Mais des voix se sont tout de même élevées pour demander « arrêtons les discours creux ! » Rendez-vous est pris pour aujourd'hui, dès le début de l'après-midi, par les membres du conseil national pour discuter de ces rapports à Zeralda et ce jusqu'à jeudi prochain.




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