Algérie

Préparation des assises sur le développement local



Préparation des assises sur le développement local
Dans la perspective des assises nationales sur le développement local qu'il envisage organiser dans les prochains mois, le Conseil national économique et social (CNES) a dépêché des experts dans toutes les wilayas du pays. Ils ont pour mission de chercher l'assentiment populaire à l'élaboration des reformes destinées à permettre une meilleure maîtrise du développement local.
Rarement consultation, car s'en est une, n'a été aussi éclairante sur la société algérienne. Partout où ils sont passés, les experts du CNES ont enregistré les mêmes remarques dénonçant la bureaucratie, la corruption, l'incompétence, la médiocrité et l'affairisme qui caractérisent le comportement des responsables locaux et des élus à différents niveaux des institutions de la République (Sénat-APN-APW-APW). Au contact des représentants des organisations civiles, ils ont relevé que la réalité qui s'affirme de manière éclatante dans la consultation qu'ils animent est d'une autre nature. Elle l'est d'autant plus que, contrairement à la tradition, les représentants de la presse n'ont pas été sollicités à l'effet de couvrir l'événement. Ils l'ont été pour, leur a-t-on précisé, apporter leur contribution à la démarche tendant à renforcer la crédibilité de l'Etat. Ce faisant, le CNES a, pour la première fois de son existence, marqué une vraie rupture avec les habitudes bien ancrées dans l'esprit des décideurs. Ses envoyés très spéciaux ont eu à inscrire à maintes reprises sur leur calepin le ras-le-bol des représentants de la société civile, travailleurs, jeunes, opérateurs économiques, agriculteurs' Selon ces derniers, aucun développement économique local ou national ne pourrait être réalisé avec des responsables et des élus locaux et nationaux majoritairement «désignés». Dans les propos de leurs vis-à-vis, les experts ont noté des expressions genre nomination, promotion, élection réalisée grâce à la bénédiction d'Alger, à la proximité du prince ou au bras long pour décrocher un poste dans une administration ou emporter un siège dans l'une des institutions élues de la République. Il faut dire que ceux qu'ils avaient à écouter se sont longuement attardés sur le critère fondamental imposé pour se faire élire localement. A savoir qu'il est indispensable d'avoir des relations avec une personne influente proche du cercle de décision dans le milieu politique et économique. Cette position des uns et des autres, dont des universitaires et anciens moudjahidine, a démontré aux représentants du CNES qu'il y a une maturité nouvelle dans les régions. D'autant que leurs interlocuteurs leur ont clairement précisé que le local n'a plus besoin du national pour affirmer son existence. Durant les 48 heures de leur présence dans chaque wilaya, ces experts ont constaté que la société civile s'est unanimement prononcée sur des problèmes socioéconomiques et de vie quotidienne, sur des exigences d'environnement et d'aménagement du territoire, sur la sécurité des biens et des personnes. «Quel est le niveau de contact et d'impact de la presse et de ses représentants sur les citoyens ' L'accès à l'information est-il facilité '» Ces questions et bien d'autres ont été posées aux représentants de la presse. Venus pour participer à une conférence de presse à laquelle ils ont été conviés, ils se sont retrouvés dans la position d'interviewés. C'est comme si les experts du CNES intervieweurs sont venus d'une autre planète et qu'ils ignorent l'incompétence généralisée qui prévaut dans la majorité des rouages de gestion de l'Etat. Cependant, force est de dire que cette consultation lancée par le CNES a permis de mettre en relief la mutation de la société algérienne. Dans le milieu universitaire et économique, notamment, où l'on professe une adhésion mesurée aux valeurs libérales et intégrées dans la société de l'information. A chacune de leurs étapes à travers différentes régions du pays, les experts du CNES ont relevé que le citoyen, où qu'il réside, réclame une participation à la décision politique. «Mais qu'est-ce donc ces députés, sénateurs et élus locaux qu'un président, secrétaire général ou mouhafadh de parti politique maîtrisant bien la magouille des urnes imposent aux électeurs lors des échéances électorales ' Peut-on admettre à un illettré de se porter candidat à la représentation du peuple ou pour légiférer au nom de ce dernier '» Cette remarque maintes fois répétée semble être beaucoup plus un appel à la mise en route accélérée des réformes pour lancer des critères plus rigoureux dans le choix des candidats aux élections locales ou nationales.


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