Remettre de l?ordre dans l?économie nationale, c?est l?un des principaux messages transmis hier par le chef du gouvernement. M. Ouyahia a annoncé la prochaine élaboration d?une loi permettant de lutter contre la corruption. « Si nous n?avons pas perdu la guerre contre le terrorisme, ce n?est pas face à l?anarchie que nous abdiquerons aujourd?hui », a déclaré le chef du gouvernement. Promettant de lutter contre le trabendisme et la mafia, M. Ouyahia a cité le cas du marché de Dubaï (dans la banlieue est d?Alger) où, en raison d?un excès de liquidités, on est arrivé à « peser l?argent ». Aussi, il a rappelé les mesures déjà prises pour lutter contre le blanchiment d?argent et la fuite de capitaux. Selon le conférencier, la fuite des capitaux est estimée, chaque année, à 500 millions d?euros, voire plus. « La mafia prendra le dessus dans 10 ou 15 ans » si des mesures fermes ne sont pas prises, a averti M. Ouyahia. Dans cette optique d?organisation de l?économie nationale, il a appelé à mettre un terme graduellement à l?emprunt extérieur qui alourdit la dette extérieure du pays, évaluée à 21,4 milliards de dollars à la fin 2004. Relayant le président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a mis à l?index la compagnie aérienne Air Algérie qui a eu recours à un financement étranger de l?ordre de 700 millions de dollars pour l?acquisition de ses avions. L?emprunt extérieur a atteint, ces cinq dernières années, la bagatelle de 7,2 milliards de dollars, des opérations réalisées essentiellement par les entreprises et l?administration publiques. Le considérable recours à ce type de financement a été jugé « irrationnel » par le chef du gouvernement. Interrogé sur l?obligation faite aux entreprises publiques de déposer leur argent dans les banques publiques, Ahmed Ouyahia a expliqué que cela était dû à leur large réseau à travers le territoire national : entre 140 et 150 agences pour chaque établissement financier. Le chef du gouvernement a saisi l?occasion pour critiquer les banques privées qui disposent d?une villa pour siège où ouvrent une succursale dans un hôtel de luxe : « Il faut ouvrir des réseaux, accorder des intérêts... et non pas attendre que l?Etat vous ramène l?OPGI ou Sonatrach. » Pour étayer ses propos, le conférencier a soutenu que les opérateurs économiques privés, eux-mêmes, déposent leurs capitaux dans les banques publiques : sur 292 milliards de dinars de dépôts à vue, durant l?exercice 2003, 219 milliards de dinars ont été déposés dans des banques publiques et 73 milliards de dinars seulement dans des banques privées. Pour les dépôts à terme, 1126 milliards de dinars ont été déposés dans des banques publiques et seulement 42 milliards dans des banques privées. Le chef du gouvernement a confirmé l?amélioration des indices macroéconomiques. Se référant aux statistiques de l?Office national des statistiques (ONS), le chômage est passé de 30% de la population active en 2000 à 17,7% à fin 2004. Un taux qui prend en compte des normes très strictes, selon lui. La baisse du chômage devrait continuer, malgré l?annonce de la privatisation de 200 entreprises avant fin 2005. Pour les cinq prochaines années, le chef du gouvernement a annoncé la création d?environ 2 millions d?emplois. Il a toutefois mis en garde contre l?augmentation de l?inflation qui est passée de 2,6 en 2003 à 3,6 en 2004. Une augmentation due aux dépenses publiques, notamment pour le développement et l?augmentation des salaires. La croissance a, elle aussi, connu un repli passant de 6,8% en 2003 à 5,2% en 2004. Le solde de la balance des paiements en 2004 a été positif en s?établissant à 9,6 milliards de dollars. M. Ouyahia a également annoncé le prochain lancement d?un avis d?appel d?offres national et international pour la réalisation de 800 000 logements, en plus des programmes déjà lancés.
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Posté Le : 12/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamiche Amar
Source : www.elwatan.com