Préparatifs à la campagne de lutte contre les feux de forêt

Objectif : faire face aux éventuels incendies qui engloutissent chaque année des centaines d'hectares. Selon le Conservateur des forêts de Bejaïa, Ali Mahmoudi, c'est la première fois que Bejaïa a atteint un tel degré de préparation et que la problématique de la lutte contre les incendies est prise en charge avec autant d'engagement par les élus et la population. Désormais, en effet, il existe des organes de coordination à tous les échelons administratifs. Ainsi, la commission de protection des forêts de wilaya a pour tâches d'élaborer un plan d'action définissant impérativement le rôle de chaque organisme concerné par la protection des forêts ainsi que les moyens à mettre en ?uvre, de mettre en application la décision arrêtée par la Commission nationale de lutte contre les feux de forêts etd'élaborer tous les rapports et bilans prévus dans le cadre de la campagne. Le comité opérationnel de wilaya, pour sa part, a pour mission de veiller à l'application des mesures préventives prescrites par la commission de wilaya, d'élaborer et de diffuser le plan d'intervention de la wilaya et de prendre toutes les dispositions pratiques y afférentes et de coordonner les opérations de protection des forêts sur l'ensemble de la wilaya. Le comité opérationnel de daïra, de son côté, est chargé de veiller à l'application des mesures préventives prescrites par la commission de wilaya, d'élaborer et de diffuser le plan d'intervention de la daïra, de prendre toutes les dispositions pratiques y afférentes et de coordonner les opérations de protection des forêts. Enfin, le comité opérationnel communal se doit d'assurer la protection des forêts contre les incendies, d'élaborer et de diffuser le plan communal d'intervention contre les feux de foret, de coordonner, en collaboration avec les services concernés, la mise en ?uvre des moyens communaux d'intervention.Le patrimoine forestier de la wilaya de Bejaïa a été estimé à environ 120.000 hectares dont près de 58.000 ha placés sous la responsabilité de l'administration des forêts. La majorité des essences présentes (chêne-liège, pin d'Alep, chênes zen et Afares, chêne vert, cèdre de l'Atlas, pin maritime et eucalyptus) sont inflammables. Il faut savoir également que les différentes communes de Bejaïa ne sont pas exposées de manière identique au risque d'incendie. Leur classification montre que 22 d'entre elles sont faiblement exposées, 11 moyennement exposées, tandis que 19 communes ont un degré de danger élevé ou très élevé. Il n'en demeure pas moins que chaque année, les départs de feu causent de très importants dégâts, ce qui a pour conséquence une dégradation continuelle du patrimoine forestier. Ainsi, en 2015, la conservation a enregistré 70 incendies qui ont calciné une superficie de 545 ha, toute formations végétales confondues. Cela représente une moyenne de 3,5 ha détruits quotidiennement. Et encore, c'est la campagne la moins sinistrée de toute la décennie. Financièrement, les pertes les plus importantes ont été enregistrées sur le fruitier, soit 43%, suivi du bois d'industrie avec 31% et du bois d'?uvre avec 10%. La valeur totale des dommages pour cette campagne est estimée à 3,8 milliards de dinars. L'analyse montre que les causes de ces incendies sont à 80% parfaitement connues : c'est la négligence ou l'acte prémédité, mais si la législation et la réglementation sont répressives, les auteurs sont rarement appréhendés. Pour la présente campagne, tous les moyens disponibles, qu'ils soient humains ou matériels, ont été sériés dans la perspective de leur éventuelle mobilisation, tandis que le dispositif d'alerte est soutenu par un réseau radio composé de 18 stations semi-fixes, 26 stations mobiles et 29 stations portatives, sachant que tous les postes de vigie sont dotés de postes radio.Toutefois, comme devait le déplorer Ali Mahmoudi, « sur le terrain de la lutte contre les feux de forêt, les équipes de la Protection civile et celles de l'administration des forêts ont souvent été seules à intervenir. Les autres organismes, qui sont parties prenantes dans le plan feux de forêt, doivent assurer une permanence effective pour apporter un renfort en moyens humains et surtout matériels aux équipes engagées en cas de nécessité ».