Algérie

Prénoms des nouveaux nés à Constantine : entre originalité et recherche des origines



Prénoms des nouveaux nés à Constantine : entre originalité et recherche des origines
De la quête d'originalité dans le choix du prénom d'un nouveau-né, et l'influence des feuilletons à l'eau de rose, les nouveaux nés de l'année 2013 à Constantine, portent des prénoms d'inspiration religieuse, inhabituels, des prénoms de stars des feuilletons turcs ou libanais, mais aussi des prénoms d'origines berbères, des personnages historiques ressuscités.Au service de l'Etat civil de la commune de Constantine, ou annuellement en moyenne 27 000 naissances sont déclarées, la saga des prénoms rares est à son apogée et "donne du fil à retordre" aux officiers de l'état civil, la signification et l'origine du prénom devant être vérifiées avant l'inscription.
Tasnime en vogue pour les filles, Kenzi et Iyad pour les garçons.
Les filles nées cette année, dans la cité du Vieux Rocher, ont pour prénom Tasnime (l'une des sources du Paradis). C'est, assure-t-on, la "nouveauté" en matière d'originalité et est en tête du hit parade des prénoms désormais en vogue. Aussi, Ghofrane, Basmala, Aya, Ayate, Anfale, Ibtihal, Douâa et Allaie et Tedj El Djenna, sont autant de prénoms qui ont la côte. La nouveauté est également aux prénoms composés conciliant ancienneté et modernité.
Ainsi un ancien prénom d'une grand mère ou d'une tante qu'on tient à pérenniser dans la descendance, est associé à côté d'un autre "à la mode", et ça donne Lyna-Cherifa, Maram-Louisa et également Ines-Aïcha.
Des prénoms classiques comme Fatima-Zohra, Zeineb, Khadidja, Asma, Selma ont toujours la préférence, mais sont généralement, a-t-on souligné à l'état civil, associés à un autre prénom moderne pour être "dans l'air du temps".
Au service de l'état civil, un père est venu déposer une demande d'inscription de sa petite nouvelle au prénom d'Assinate. Il affirme qu'il s'agit de l'épouse du prophète Youcef, à l'appui de ses dires, le célèbre feuilleton iranien retraçant la vie du prophète. Assinate reste est en instance jusqu'à vérification a-t-on avancé à l'état civil.
Le palmarès des prénoms des filles englobe aussi, Lyna (petit palmier) qui continue à être plébiscité, Lyn (gracieuse) qui fraye son chemin et aussi Joumana (perle) qui séduit de plus en plus, alors que l'engouement des prénoms d'origines turcs, toujours inspirés des téléfilms et la course des parents vers l'inédit, restent sans limite.
Miral (gazelle), Mayar (éblouissement de la lune), Bissane (la terre verdoyante) et Lamar (brillance du diamant) sont le "top", pour cet été, des prénoms de fillettes dans l'antique Cirta.
Pour les garçons les prénoms qui reviennent sont aussi libanais. Iyad, Wael, Louaï, Kinane, Yasser sont au goût des parents. Koussaï, et Oudaï, prénoms babyloniens, se distinguent aussi. Ces prénoms, a-t-on souligné à l'état civil, sont généralement adoptés avec un prénom plutôt algérien pour donner Wael-Abderahmane, Kinane-Djameleddine, et aussi Iyad-Abdelmadjid. Le prénom Kenzi qu'on présente comme le masculin de Kenza continue à être adopté, à côté des prénoms composés ohamed-Anas, Mohamed-Abderaouf et Mohamed- Mouaiz. Les sublimes noms de Dieu (Asma Allah Al Housna) sont aussi très sollicités et les bébés masculins de la ville des ponts de cet été ont pour prénoms Abdelmalek, Abdelqouddous, et Abdelmouhaymin. Aussi, Omar Al Farouk, au nom du feuilleton retraçant la vie du calife Omar Ibn Khatab est plébiscité.
Gaya ressuscité, kahina et Kouceila pour confirmer ses origines
Au service de l'état civil de Constantine l'on assure aussi que les prénoms d'origines berbères ont toujours la côté et les parents des nouveaux nés excellent dans l'art de faire revivre l'histoire. Aghiles (tigre) séduit toujours et tient la palme des prénoms berbères des garçons nouveaux nés à l'antique Cirta, suivi de près de Yanis. Gaya, le nom du père de Massinissa, le roi de la Numidie fait son chemin et gagne du terrain.
Kahina pour les filles et Massinissa pour les garçons sont récurrents, a-t-on certifié, et c'est aussi, a-t-on affirmé, un moyen de revendiquer la part ancienne de l'identité. Kouceila, au nom d'un chef puissant d'une tribu des Aurès est toujours d'actualité. Juba, l'autre roi berbère est également sollicité, tout comme Youghourta, le petit fils du roi numide Massinisa. Au service de l'état civil de la capitale de l'Est, la nouveauté des prénoms d'origines berbères pour les filles est Massilya, qui vient du nom des tribus Numides qu'on appelle, "les Massyles". Le prénom Massiva, soeur de Massinissa est également prisé.
Et l'on oublie dans les greniers de la mémoire, pour un temps peut-être, des prénoms féminins qui étaient à l'honneur, il y a de cela trois ou quatre générations, des consonances typiquement algériennes, Garmia, El Akri, Oumhani, Sarhouda, Aldjia, Barnia, Dahbya et autres Khamssa et Djaghmouma.


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