Le parti d?Erdogan majoritaire
Les sondages se sont avérés justes. Les premiers résultats des élections législatives anticipées en Turquie, tenues hier, sont sans surprise. Donné favori, le Parti de la Justice et du Développement (AKP), du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, sort grand vainqueur avec près de 48% des suffrages exprimés. Ce taux a été annoncé après le dépouillement de près de 70% des bulletins de vote. Dans certaines régions, comme Erzurum (68%) au Centre-Est, il a obtenu plus de 60% dans des élections qui ont vu une participation record de près de 90% d?inscrits. En attendant les résultats définitifs, AKP est sûr d?avoir 330 sièges qu?il a fixés comme objectif. A Ankara et à Istanbul, les deux plus grandes villes du pays, il a eu respectivement 47% et 46%. Son principal rival, le CHP (parti nationaliste de l?extrême droite) a obtenu, quant à lui, 18% des suffrages exprimés. Et le MHP, ultranationaliste, a glané 15%. Ce sont seulement ces trois partis qui ont franchi le seuil national de 10% exigé pour pouvoir siéger au Parlement. Les indépendants, pour leur part, ont réussi un exploit, puisqu?ils ont pu glaner 19 sièges. Ces premiers résultats affirment cependant que la future assemblée ne serait pas ce qu?elle était par le passé. En 2002, seules deux formations siégeaient au sein du Parlement composé de 550 sièges. Il s?agit de l?AKP avec 365 députés (34%) et le CHP avec 177 députés (19%). C?est pour la première fois dans l?histoire de la Turquie qu?un parti au pouvoir réussit à sortir grand vainqueur dans de nouvelles élections qui se sont déroulées dans des conditions particulières et sous la menace de l?armée. Selon l?un de ses responsables, AKP aurait le nombre de sièges qui lui permettra, comme voulu, de gouverner seul. Les Turcs étaient confrontés à un choix entre AKP, qui tablait sur ses bons résultats économiques, et ses rivaux nationalistes déterminés à maintenir l?islam dans la sphère privée. « Notre démocratie sortira renforcée de cette élection », a prédit Erdogan, après avoir voté en compagnie de son épouse Emine, portant le voile, dans sa circonscription d?Uskudar, dans la partie asiatique d?Istanbul. Erdogan, qui a axé sa campagne sur sa réussite à relever l?économie de la Turquie avec une forte croissance économique qui a atteint en 2006 les 7%, semble recueillir les dividendes de sa politique. Contrairement à lui, les dirigeants du Parti républicain du peuple (CHP) ont fait de la sécurité leur thème de campagne, condamnant la montée des violences séparatistes kurdes dans le Sud-Est, où vivent la plupart des Kurdes qui représentent environ le cinquième des 74 millions de Turcs. L?une des victimes de ces élections est le président du parti des démocrates DP qui, en guise de reconnaissance de son échec, a démissionné hier à l?annonce des premiers résultats. DP n?a pas réussi à obtenir les 10% nécessaires pour siéger à la Gant (la grande assemblée nationale turque). Petites escarmouches Si dans les plus grandes villes les élections législatives anticipées se sont déroulées dans le calme, quelques incidents ont été enregistrés dans certaines localités kurdes au sud-est de la Turquie. Ainsi, une bagarre entre groupes armés de bâtons et de couteaux a été signalée au niveau d?un centre de vote situé dans la région de Diyarbakir, majoritairement kurde. Le bilan fait état de trois blessés, dont un grave. Des rixes entre des militants d?AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et ceux du parti d?extrême droite MHP ont également fait deux blessés dans la ville touristique d?Antalya qui donne sur la Méditerranée (sud du pays).
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Posté Le : 23/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. A. O.
Source : www.elwatan.com