Algérie

Premiers pas, premières passions



Premiers pas, premières passions
Nous l'avons rencontré à l'occasion de son exposition «Huiles sur papier» tenue dans l'ambiance calme de la maison de la culture Malek Haddad, à Constantine.Karim Beladjila, jeune artiste-peintre, que le public amateur de beaux-arts vient de découvrir, est en train de vivre une expérience inédite. Une aventure qui va bouleverser le cours de sa vie. Tout a commencé il y a une année par des discussions sur les réseaux sociaux. Une histoire qui nous a été révélée par Christophe Ramond, psycho-praticien ayant initié des séances d'art-thérapie pour ses patients en France.Un premier contact, puis un second, puis des échanges d'opinion sur des dessins réalisés par Karim, puis le déclic. «Je ne vous cache pas qu'en regardant un troisième dessin de Karim, j'ai été vraiment surpris par cette capacité de création et cette intensité qui m'ont poussé à l'encourager à poursuivre son travail, car ce jeune a vraiment du talent», révèle Christophe Ramond. Les ?uvres de Karim postées sur internet commencent à intéresser un collectionneur en France. Un premier succès qui ouvre des portes à un jeune artiste en herbe. La sérieuse galerie Kef Noun de Constantine lui propose de prendre part à une exposition collective au mois de mai dernier. Une première apparition en public pour Karim dans sa ville natale.Une expérience qui lui donne confiance et le booste. Devenu un mentor pour Karim, Christophe Ramond lui propose d'être «le parrain» d'une exposition d'art-thérapie organisée en juillet dernier en Bourgogne, en France. Un voyage bénéfique pour un jeune toujours hésitant et timide, mais qui continue son chemin avec sérénité. «Tout s'est passé tellement vite pour moi qu'il m'est parfois difficile de croire à ce que je vis. Je n'imaginais pas, en envoyant un premier dessin à un ami, en octobre 2015, tout ce qui allait en découler. Je ne vous cache pas que tout cet intérêt autour de mon travail n'est pas très facile à assumer pour moi qui étais, il y a un an, devant mon ordinateur à travailler pour un grossiste en produits pharmaceutiques», a reconnu Karim.Un talent et une technique inéditsKarim reconnaît aussi qu'il a de la chance, surtout qu'il a «éclaté» en un temps très court. Avant d'y parvenir, Karim, né à Constantine en 1985, troisième d'une famille de quatre enfants, a connu des années difficiles, avant de trouver un emploi comme informaticien chez un grossiste en produits pharmaceutiques. Ce qui explique cette énergie enfouie en lui durant des années et qui finira par «jaillir» sur le papier.Karim Beladjila, qui n'a pas fait les beaux-arts, ce qui a étonné ceux qui ont découvert ses ?uvres, a commencé par peindre à l'huile sur papier, uniquement avec les doigts. Un début dans le monde de l'art brut, qu'il ne connaissait pas, lui qui tenait seulement à s'exprimer sur les surfaces blanches. «Je n'ai jamais pris un pinceau ni un couteau entre les mains, et puis je travaillais sur une table, je n'ai jamais connu le chevalet», avoue-t-il. Etonnant pour un profane en arts plastiques.Le plus étonnant dans ces huiles réalisées avec une grande dextérité demeure la technique inédite que Karim utilise : peindre avec une gomme blanche. Le résultat est épatant. Il n'en dira pas plus. Secret de la création oblige. Le visiteur de son exposition éprouve un grand plaisir à explorer ce monde fait de couleurs en alternance entre le sombre et le clair, des formes, des visages et des silhouettes qui semblent jaillir des profondeurs du subconscient pour donner naissance à des mondes à décrypter. «Mes peintures sont l'expression de quelque chose de très intime. La nature de ce que je livre dans mes ?uvres m'échappe.Je peins sans penser à un sujet précis, je laisse libre cours à mes pensées et à mes sentiments, ce que je découvre m'étonne souvent, je laisse aussi toute la liberté d'interprétation à tous ceux qui regardent mes travaux, c'est pour cela je n'ai jamais pensé à y mettre des titres», explique-t-il. Animé d'un engouement qui ne fléchit pas et d'une ardeur juvénile, Karim Beladjila ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Il a déjà plein de projets dans la tête pour une année 2017 qui s'annonce prometteuse. Des expositions sont déjà en vue à Annaba, Sétif et encore en France, avant de projeter un autre retour à Constantine, le berceau de ses premiers pas et de ses premières passions.


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