Le savoir-faire français au menu des spécialistes oranais
Les premières journées franco-oranaises sur l’épileptologie se sont tenues, le week-end dernier, à l’hôtel Eden Palace, en présence d’un nombre important de médecins généralistes, de représentants de laboratoires pharmaceutiques installés dans notre pays et, bien sûr, de neurologues de la région de l’Oranie rangés derrière l’association des neurologues libéraux qui a organisé ces journées.L’ordre du jour de ces premières journées s’est articulé sur les nouvelles stratégies et méthodes thérapeutiques de la prise en charge des malades épileptiques. Dans ce contexte, le professeur Broglin, l’une des plus importantes références françaises de recherches en matière de l’épilepsie en France, représentant l’école de Marseille et principal invité de ces journées, a présenté une communication dans laquelle il est revenu sur les plus récentes innovations en matière de traitements médicamenteux destinés aux sujets épileptiques. Afin que les neurologues spécialistes ne tombent pas dans le piège des dommages collatéraux et effets secondaires des nouveaux médicaments fournis à notre pays progressivement, les participants à ces journées ont eu droit à un schéma directeur très pointu sur l’utilisation de ces traitements. Cette première rencontre a profité à la corporation des deux côtés de la rive, puisque la partie française a bénéficié, à son tour, de l’expérience des neurologues algériens, notamment de l’Oranie.
L’initiative a constitué une première guérite pour lancer un plan national pour la prise en charge des épileptiques, comme cela a été fait pour les diabétiques et d’autres sujets chroniques. Les préjugés d’ordre sociaux subis par les épileptiques ont été également soulevés lors de cette rencontre, notamment ceux liés à l’insertion scolaire, professionnelle ainsi que les difficultés juridiques relatives à la délivrance ou maintien du permis de conduire. Il y a quelques temps, l’association des neurologues de l’Oranie avait élaboré un rapport de réflexion pour le compte de la direction du transport de la wilaya d’Oran sur les risques auxquels s’exposent les conducteurs de véhicules souffrant de la pathologie de l’épilepsie. Ce coup de projecteur sur la question a permis de révéler des données extrêmement importantes sur la cartographie de cette maladie dans la société oranaise. En effet, 48% des sujets atteints de la pathologie ne conduisent pas, 6,6% s’arrêtent de conduire de leur propre initiative ou à la demande de la famille ou bien, sur conseil du neurologue alors que 45,4% conduisent régulièrement. Concernant les risques encourus par le taux relatif au dernier cas de figure, il y a lieu de souligner que les conséquences sont difficiles à évaluer si on prend la proportion de patients ayant fait une crise d’épilepsie au volant et qui peut être à l’origine d’accidents. L’appréciation de ce risque varie selon le degré de gravité des accidents allant de simples dégâts matériels à ceux mortels ou faisant plusieurs blessés, révèle le rapport. Enfin, concernant les échanges franco-oranaises en matière de recherches dans le domaine de neurologie, nous rappelons que ladite association est le premier organisme médical du genre dans le pays à être officiellement membre de l’association internationale des neurologues libéraux de langue française, qui regroupe, outre la France, la Belgique, le Québec et la suisse. L’adhésion est intervenue après 06 mois de négociations et concertations menées par la partie algérienne et son vis-à-vis de l’autre côté de la rive. Elle va permettre aux neurologues algériens d’établir une passerelle permanente d’échanges et de mise à niveau d’actualité médicale, avec la corporation de ces pays francophones et ouvrira de grandes portes devant les spécialistes algériens pour profiter de l’avancée médicale et des expériences réalisées dans ces pays.
Dans le domaine de la prise en charge psychosociologique des maladies chroniques, l’initiative se fixe comme objectif de préparer le terrain au transfert d’un certain savoir-faire et modèle de prise en charge socio-pédagogique, notamment pour ce qui est de la scolarisation des épileptiques.
Amel S.
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Posté Le : 23/03/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com