Algérie

Premières auditions de témoins à charge aujourd'hui



Après des séances relativement formelles, cette session doit se pencher sur la question de la responsabilité des tirs d'hommes embusqués contre des manifestants lors des événements de janvier et février, qui ont abouti à  la démission de Moubarak. Selon le quotidien gouvernemental Al Ahram, «le tribunal va écouter quatre témoins à  charge, dont le chef du service des communications au sein de la force de la sécurité centrale (antiémeute) et des officiers responsables des salles des opérations de la même force». La cour cherche à  savoir si les ordres de tirer sur la foule ont été donnés sous la seule responsabilité du ministère de l'Intérieur, ou si Moubarak est aussi impliqué. L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib Al Adli, est jugé en même temps que Moubarak pour la répression des journées d'insurrection populaire, qui ont fait officiellement près de 850 morts. Leur responsabilité, si elle est démontrée, est passible de la peine de mort. Moubarak et ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui, sont également inculpés pour corruption et enrichissement illicite. L'ancien président, qui souffrirait de problèmes cardiaques et de dépression, est en détention préventive dans un hôpital près du Caire. L'éventualité d'un cancer a fait l'objet d'informations contradictoires. Ses deux fils sont, quant à  eux, détenus à  la prison de Tora, dans la périphérie sud de la capitale. Un richissime homme d'affaires, proche de l'ancien clan présidentiel, Hussein Salem, est jugé par contumace dans le même procès. Trois avocats koweïtiens sont par ailleurs arrivés hier au Caire pour se joindre à  la défense de Moubarak. Le chef de l'équipe, Me Fayça Al Oteibi, a affirmé à  la presse, à  l'aéroport, que deux autres de ses collègues sont attendus plus tard dans la journée au Caire. «Nous sommes cinq avocats koweïtiens et nous sommes venus défendre Hosni Moubarak par gratitude» à  l'égard de l'ancien Président qui a soutenu le Koweït lors de l'invasion irakienne en 1990. Le ministre égyptien de la Justice, Abdel Aziz Al Guendi, cité hier par le journal indépendant Al Masri Al Youm, a toutefois indiqué qu'aucune demande officielle d'avocats koweïtiens «n'a été encore déposée», et qu'il n'est pas acquis qu'ils puissent participer à  ce procès.
 


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