Première pierre d'un monument controversé Grande mosquée d'Alger

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, dans la journée d'hier, à la pose de la première pierre de la Grande mosquée d'Alger.
Il ne lui aura fallu que quelque 15 minutes pour donner le coup d'envoi des travaux d'un des chantiers qui lui tenaient le plus à c'ur, mais pourtant très controversé. Il est près de midi lorsque le cortège officiel monte l'allée de ce qui n'est, pour l'heure, que de vastes étendues de terre boueuse. Plus haut, une arcade a été construite, qui abritera la première pierre de la Mosquée. A côté, un chapiteau a été dressé. Sous la tente blanche, des chaises, des plans du projet ainsi qu'un écran géant ont été installés. Les marches qui mènent vers cette esplanade sont ornées du tapis rouge cérémonial. Le cortège s'y immobilise.
Le président, un sourire éclairant son visage émacié, en sort et s'avance, au milieu du mouvement de foule créé par les mains et les joues qui se tendent. Entouré de toutes parts, M. Bouteflika prend place sous le chapiteau. Les yeux dans le vague, la mâchoire serrée, il suit l'exposé fait par le directeur de l'Anargema, Mohamed Lakhdar Alloui. Tout juste quelques mots échangés avec le ministre des Affaires religieuses. Après la projection, qui a duré quelques minutes, le président se dirige vers l'arcade et s'empare de la truelle. Après avoir scellé le marbre, il tire le rideau qui recouvre la plaque commémorative. Puis, après quelques poignées de main, il s'en va aussi vite qu'il était venu, après voir inauguré ce premier morceau du projet, qui s'annonce titanesque.
Le site s'étend sur quelque 20 hectares. Estimée à plus de 100 milliards de dinars, ce qui équivaut à près de 1.5 milliard de dollars, la Grande mosquée d'Alger sera réalisée par la China State Construction ENRG (CSCEC). Ainsi, dans «48 mois», l'Algérie jouira d'un gigantesque centre cultuel «monument d'art», d'ores et déjà présenté comme étant la troisième plus grande mosquée du monde. Pendant qu'on attend toujours la modernisation des hôpitaux où, par exemple, 20 000 malades atteints du cancer décèdent avant de recevoir des soins'