Algérie

Première manifestation à Alep


Près de 500 étudiants ont manifesté, hier à  Alep, en faveur des libertés, une première dans cette ville depuis le début de la contestation en Syrie, où plus de 150 personnes ont aussi été arrêtées à  Baïda (nord-ouest). A Alep, deuxième ville de Syrie, «les forces de l'ordre ont dispersé par la force une manifestation d'étudiants en faveur de la liberté», a déclaré à  l'AFP Radif Moustapha, président du Comité kurde pour les droits de l'homme (Rased). «Les forces de sécurité et les étudiants en sont venus aux mains. Quatre étudiants ont été arrêtés», selon lui. A Damas, une cinquantaine d'étudiants ont de nouveau manifesté à  la faculté de droit, scandant des slogans pour la liberté, selon le président de la Ligue syrienne de défense des droits de l'homme, Abdel Karim Rihaoui. «Les forces de l'ordre sont intervenues rapidement pour les disperser en les frappant avec des bâtons. Il y aurait des arrestations parmi les étudiants», fait-il savoir. Dans le nord-ouest de la Syrie, «entre 150 et 200 personnes» ont par ailleurs été arrêtées mardi à  Baïda et des dizaines d'autres dans la ville voisine de Banias, toujours encerclée par l'armée, a affirmé hier à  l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme. «Plus de 5000 femmes se sont rassemblées aujourd'hui (mercredi) sur la route côtière Tartous-Banias pour demander leur libération», a-t-il ajouté.
Un militant des droits de l'homme avait fait état, mardi, de perquisitions à  Baïda et de «plusieurs» arrestations, dans l'objectif d'arrêter Anas Al Chouhri, l'un des chefs de file du mouvement de contestation. Selon Rami Abdel Rahmane, «une délégation de dirigeants syriens devait se rendre hier à  Banias pour écouter les demandes de ses habitants», lesquels manqueraient désormais de produits alimentaires. Les forces de l'ordre encerclent Banias depuis dimanche après des affrontements meurtriers le week-end dernier dans cette ville située à  280 km au nord-ouest de Damas. L'agence officielle Sana a affirmé hier que plusieurs personnes, dont un soldat, trois rebelles et un nombre indéterminé de «civils innocents», y avaient été tuées mardi à  la suite d'une attaque d'une «bande armée», et qu'un certain nombre de «saboteurs» avaient été arrêtés.
Les manifestations, qui ont débuté le 15 mars en Syrie, ont été durement réprimées par les forces de l'ordre qui ont tué plus d'une centaine de personnes, selon des militants des droits de l'homme. De leur côté, les autorités accusent régulièrement des «bandes armées» d'être à  l'origine des tirs sur les manifestants. Les autorités ont nié hier les affirmations de l'organisation Human Rights Watch (HRW), selon lesquelles elles avaient empêché des manifestants blessés d'avoir accès à  des soins médicaux. «Ce sont les hommes armés qui ont empêché le 8 avril à  Deraa les ambulances de transporter quelque 34 policiers blessés dans cette ville» située à  100 km au sud de Damas, et d'où est parti le mouvement de contestation contre le pouvoir, a affirmé le ministère de l'Intérieur. Parallèlement, les médias officiels ont diffusé les aveux de trois membres présumés d'un «réseau terroriste» qui affirment avoir reçu des armes de l'étranger afin d'inciter à  des manifestations et au renversement du régime.
Selon le quotidien Al Baas, Anas Al Kanj, 29 ans, présenté comme le chef d'un groupe «terroriste» affirme «avoir reçu des armes et de l'argent», notamment d'un député libanais, Jamal Al Jarrah, via un membre des Frères musulmans (interdit en Syrie), Ahmad Al Ouda. M. Jarrah, député du bloc du Premier ministre en exercice, Saad Hariri, opposant au Hezbollah, le mouvement chiite libanais soutenu par Damas, a démenti tout lien avec M. Ouda.
 
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