Hier matin, premier jour du Ramadhan, la ville de Constantine connaissait
une relative accalmie. D'habitude dense et inextricable, la circulation était
parfaitement fluide, surtout sur la route de la corniche menant vers Skikda ou
Annaba où se produisaient chaque jour des bouchons monstres.
Aux environs de 11h30, dans le
centre hospitalo-universitaire Docteur Benbadis qui ressemble journellement à
une fourmilière, les allées étaient dégagées et dans certains services, le
personnel paramédical chômait presque. Questionnées, des infirmières ont
répondu : «Ou bien les gens dorment encore, ou bien ils préfèrent rester chez
eux à cause de la chaleur, car il ne faut pas l'oublier, 70% des gens qu'on
voyait chaque jour circuler à l'intérieur de l'hôpital viennent des alentours
et des wilayate avoisinantes».
Dans les marchés populaires,
c'est un autre spectacle qui nous a été offert. En effet, tôt le matin en ce
premier jour du Ramadhan, sous une chaleur accablante, les marchés de la ville
ont été littéralement pris d'assaut par les ménagères et les pères de famille,
de telle sorte qu'à 11h, il ne restait plus rien chez les bouchers, ou chez les
vendeurs de poulet dont les produits ont d'ailleurs pris une ascension fulgurante
par rapport aux prix affichés la veille. Au marché couvert Boumezzou du
centre-ville, où l'on jouait des coudes pour se déplacer dans une chaleur moite
et étouffante, la viande de mouton s'arrachait à 850 dinars, celle de bÅ“uf à
780, le poulet à largement dépassé les 300 dinars de la veille pour être cédé à
360 dinars hier matin. La dinde, habituellement boudée par beaucoup de monde,
trônait hier à 450 dinars le kilo de tout-venant alors que l'escalope est
passée de 600 à 750 dinars. Le kilo de bifteck et la viande hachée
confectionnée à partir de ce dernier ont atteint les sommets : le premier s'est
vendu à 1200 dinars et la seconde à 1000 dinars le kilo, soit une augmentation
de cent dinars environ, en une journée !
Les légumes aussi ont pris quelques
dinars de plus par rapport à la veille. Ainsi, la pomme de terre est passée à
45 dinars, la tomate à 40 et les oignons à 30. La salade verte de premier choix
est cédée à 100 dinars, celle de deuxième choix à 70. Pour ne pas être en
reste, les feuilles servant à confectionner le bourek sont passées cette année
à 50 dinars la douzaine alors qu'elles ne dépassaient pas les 20 en temps
normal. Interrogés sur cette flambée soudaine des prix, des commerçants et des
citoyens ont été unanimes à déclarer que «c'est une chose tout à fait normale à
cause de la trop forte demande exprimée par les consommateurs lors des premiers
jours du Ramadhan. D'ailleurs cela se produit chaque année», fera remarquer un
commerçant, en prévoyant que les prix vont rester en hausse durant toute la
première semaine du mois de carême avant de se stabiliser autour des
fourchettes saisonnières.
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Posté Le : 12/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com