Algérie

Premier jalon d'un plan d'aménagement haut standing en bord de mer: Une plage «artificielle» sur la bordure de la pénétrante du port



Premier fruit précoce de cette méga-pénétrante : une plage mi-naturelle mi-artificielle aux « Genêts », en contrebas de la falaise. Avant même qu'elle ne s'achève, la liaison port-autoroute est/ouest, pour son 1ersegment Oran-Canastel, sert sa ville. Jadis, point de baignade sauvage et de pêche à la ligne, les « Genêts » se transforment en une station balnéaire 600 mètres sur 100 de plage sablonneuse. L'idée en revient au wali. La conception-exécution est signée Makyol.En cours d'aménagement en contrebas de l'escarpement rocheux surplombant la nouvelle pénétrante portuaire, à hauteur de « Four Point by Sheraton », la plage à mi-chemin entre le naturel et l'artificiel se veut par définition un havre de paix réconciliant deux espaces qui se tournaient le dos jusqu'ici, la ville urbaine et le port-ville. Dans la fiche technique et dans le jargon technico-administratif, elle a pour intitulé « plage artificielle ». Elle ne l'est pas tant que ça, à vrai dire. A l'origine, c'était une plage rocheuse sauvage, qui offrait à peine un tout petit bout de surface en galets à l'avant-plan, avec quelques petits récifs à fleur d'eau. En raison de sa proximité avec le périmètre de sécurité du port, elle a dû forcément subir, comme tant d'autres endroits mal lotis, les aléas de la décennie noire, devenant au fil des ans presque une zone interdite. Un endroit boudé, à coup sûr. L'arrivée de la route, en cours de chantier, devant connecter le port d'Oran avec la grande boucle est-ouest via Canastel, a secoué le cocotier de la vue étroite, ouvert les horizons d'une ville qui veut vivre et s'épanouir, avoir un pied dans l'eau qui lui était longtemps refusé au nom du tout sécuritaire. La route, avant même qu'elle ne s'ouvre, apporte déjà donc la délivrance, l'émancipation, la vie, l'effloraison, le développement, le raz-de-marée en sens inverse.
PLUS QU'UN LIEU DE BAIGNADE, UN SYMBOLE DE RECONCILIATION VILLE-MER
Avec, en perspective, beaucoup d'activité, beaucoup d'ambiance, de mobilier multifonctionnel, d'aménagements de tourisme, de détente, de jeu, de loisir… sur la bordure de son profil autoroutier sur 8 km, côté mer comme côté falaise. C'est dans esprit-là qu'a germé l'heureuse idée, dont il faut -soit dit en passant- reconnaitre les droits d'auteur à l'actuel wali Mouloud Cherifi, celle d'une belle et non moins paisible plage de baignade en plein milieu urbain, à portée de vue du front de mer du centre-ville. Les Turcs, en charge du projet de la pénétrante, ont répondu au quart de tour. Quelques mois plus tard, comme promis, les responsables de Makyol ont ficelé leur étude, qui a eu les faveurs des autorités locales. A titre gracieux, dans une démarche d'entreprise citoyenne semblable à sa cons'ur Tosyali qui a offert à Oran une mosquée à l'entrée d'El-Barki et s'est impliquée dans le double-projet de restauration du palais du Bey et de la mosquée du Pacha à Sidi El-Houari, Makyol a bien voulu prendre en charge, à ses propres frais, l'étude et la réalisation de la plage des Genêts. Le chef de l'exécutif local s'y est rendu ce dimanche 17 février pour s'enquérir du déroulement des travaux et, du coup, informer les Oranais sur ce projet par le biais de la presse. La présentation de Makyol, cela mérite d'être dit, était à la hauteur de cette entreprise de renommée internationale et à celle de son mégaprojet autoroutier d'Oran. Non que le tableau d'affichage mis en place ait été bien fourni et exhaustivement illustratif et explicatif -ce qui n'est le seul critère à prendre en compte du moment qu'on a parfois affaire à un décor « tape-à-l''il » sous chapiteau, mais le travail sur terrain ne suit pas- mais parce que l'acte était joint à la parole, dans la mesure où le rythme et la qualité des travaux sont en concordance avec l'étude exposée.
LES ORANAIS POURRONT SE BAIGNER AUX GENETS L'ETE PROCHAIN
Le site pourra être réceptionné fin mars prochain, ont assuré les représentants de Makyol. Les deux jetées par enrochement sont à un stade avancé. De part et d'autre, il y aura des plages de baignade avec espaces de solariums inclus. Deux zones dédiées pour la pêche à la ligne sont prévues. Le plan de masse prévoit un poste de maitres-nageurs, un poste de protection civile, un abri, un vestiaire-douche, un poste de police, entre autres. Le talus abrupt surplombant la plage sera dégradé, adouci, gazonné et en partie boisé, avec à la clé des accès piétons et un circuit de promenade qui serpente dans le relief en pente douce, ainsi que des tentes adossées sur le monticule à l'arrière-plan de la plage, qui sera ensablée par une épaisse couche sur une surface de l'ordre de 600 mètres de longueur et 100 mètres de largeur. La visite du wali était l'occasion pour les Turcs pour inscrire d'autres bonnes notes à leur crédit par le biais d'un autre dossier, plus technique celui-ci et tout aussi stratégique, à savoir l'étude que leur avait confiée le chef de wilaya concernant la jonction de la pénétrante portuaire avec le centre-ville.
JONCTION DE LA PENETRANTE AVEC LE CENTRE-VILLE : L'ETUDE PRESENTEE
On s'en souvient, pesant la gravité de ce détail posé alors et par là même l'enjeu de la question, le chef de wilaya avait clôt le débat, lors d'une visite sur site il y a près d'une année, en précisant que l'affaire ne sera tranchée qu'après mûre réflexion à la lumière de l'étude qui sera présentée par Makyol. Mais il avait tenu à faire savoir à ses vis-à-vis qu'il était réticent à l'idée d'une jonction à hauteur de l'échangeur de Zabana et carrément contre la mise hors-circuit de la future liaison port/autoroute est-ouest par rapport au réseau routier intramuros adjacent (route des falaises, voie express du port). « Ce serait dommage, un gâchis même, de voir une telle desserte autoroutière, aussi coûteuse qu'importante, isolée et déconnectée du circuit de la ville, c'est-à-dire réservée exclusivement aux poids lourds et non mise à profit pour la circulation générale », avait-t-il répliqué.
Sur la base des recommandations du wali, et à la faveur de plusieurs séances de travail wilaya/Makyol, une variante a été proposée au wali, consistant à « faire entrer » l'autoroute à l'intérieur du port, qui doit passer pour ce faire par un tunnel et un viaduc de 275 et 430 mètres respectivement, pour en ressortir via le port de pêche et se connecter directement avec la route menant vers la Corniche. A l'exception d'une petite portion de quelques dizaines de mètres, qui sera bientôt exploré par les ingénieurs de Makyol, tout le tracé conçu ne présente aucune contrainte de faisabilité.
LA PENETRANTE PORTUAIRE MISE EN SERVICE DEBUT 2020
Par ailleurs, interrogé par nos soins, le chef de projet de l'Algérienne des Autoroutes (ex-ANA), maître d'ouvrage de la pénétrante du port, a indiqué que « nous sommes à un taux d'exécution global de 80% » et a confirmé « nous serons bien dans les délais, début 2020, pour livrer la totalité de l'ouvrage ». Un des points forts de ce projet, selon le planning des travaux, est la digue sur mer, réalisée en 2×3 voies sur plus d'un kilomètre, ainsi qu'une tranchée couverte (terminée à 100%), un tunnel à double tube (totalement achevé également). Le projet de la pénétrante du port d'Oran consiste en trois sections : la réalisation d'une liaison autoroutière reliant le port d'Oran et la 1ère rocade Sud, au carrefour Canastel (sur 8 km), la mise à niveau de la 1ère rocade Sud, entre le carrefour Canastel et l'échangeur de la RN 4 (sur 10 km) et la mise à niveau de la RN 4, de l'échangeur de la 1ère rocade Sud jusqu'à la bretelle autoroutière d'Oran (sur 8 km). Comportant 2 tranchées couvertes, un viaduc, 4 murs de soutènement et 2 échangeurs, cette immense infrastructure routière est confiée au groupement turco-algérien Makyol/Engoa. Cette autoroute de 26 km sera réalisée également en complément de l'autoroute Est-Ouest pour desservir les pôles économiques, port d'Oran, les ZI de Béthioua et d'Oued Tlélat, et impulser une dynamique économique à la région. L'autoroute projetée démarre du vieux port d'Oran, longe la côte sur 1,2 km, moyennant la réalisation d'enrochement sur mer.


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