Ça y est, le théâtre amazigh a désormais son festival et c'est la capitale des Aurès, Batna, qui a été choisie pour abriter le nouveau rendez-vous national du quatrième art.
Le Théâtre régional de Batna (TRB) a vibré, jeudi soir, aux acclamations nourries, célébrant le nouveau-né et une certaine fierté glorieuse de cet exploit culturel de la langue et la culture berbères. L'ouverture officielle simple et sans démagogie a été garnie de moments sympathiques et non des moindres, grâce au quatuor de musique de chambre emprunté à l'école régionale de musique. Saïd Hilmi, auquel le festival a rendu hommage, a monopolisé, au grand bonheur du public, venu nombreux, les tréteaux au moment de sa consécration. Jovial et enthousiaste, l'enfant d'Azeffoun a fait plaisir avec son numéro d'improvisation, écorchant au passage la culture égyptienne des « moussalssalate », intruses chez nous, témoignant son grand amour au public et glorifiant les comédiens algériens, Antar Yahia et l'Algérie amazighe. « Nous voulons nous exprimer en kabyle, en chaoui, en staïfi, mais pas en égyptien, alors Antar, encore un but ! », ironisera-t-il. Devant un parterre gorgé de personnalités théâtrales dont Sonia, Fouzia Aït Lhadj et Brahim Noual ainsi que des directeurs de théâtres, Mohammed Yahiaoui, commissaire du festival et directeur du TRB, a souligné, dans son discours d'inauguration, les espoirs placés dans cet événement unique qui se fixe comme principaux objectifs de sensibiliser le public au théâtre amazigh, assurer la promotion et la valorisation du théâtre de création et la langue amazighe et de ses auteurs, mais aussi dynamiser son développement et sa diffusion.Durant huit jours, le festival verra défiler de nombreuses troupes venues des quatre coins de l'Algérie. En effet, quinze troupes professionnelles mais aussi amatrices, venues de Béjaïa, Biskra, Boumerdès, Ghardaïa, Oran, Tamanrasset, Tizi Ouzou, et, bien entendu, de Batna, ont été sélectionnées. Un planning chargé pour les amateurs des planches, puisque il est prévu la programmation de pas moins de trois pièces par jour, deux à la Maison de la culture et une au théâtre, chaque soir. Kateb Yacine reposera enfin en paix dans sa tombe. Le festival est organisé sous forme de concours, vu qu'un jury veillera à évaluer les pièces et choisir la meilleure dans différentes catégories. Les organisateurs ont choisi aussi de faire profiter les communes de Aïn Touta, Arris, El Maâdher, Merouana et Seriana, où domine la langue amazighe, en y programmant un certain nombre de pièces. Un cycle de conférences sur la scénographie, l'art et la théorie dramatique devra également accompagner le programme du festival qui s'étalera du 10 au 18 décembre. Le festival a aussi rendu hommage à l'auteur Selim Souhali et surtout, il devra ouvrir la voie à de nouveaux talents et dégager de nouveaux horizons pour le 4e art en Algérie.
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Posté Le : 12/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nouri Nesrouche
Source : www.elwatan.com