La musique berbère sera à l'honneur samedi et dimanche prochains à l'occasion du premier Festival international des musiques berbères. L'objectif est de faire rencontrer les artistes berbères d'Afrique du Nord et casser le fractionnement qui empêche cette musique de s'épanouir.Paris. De notre correspondant
Après le Festival international du cinéma berbère organisé en avril dernier à Paris, le groupe Berbère Télévision se lance dans un nouveau festival, celui des musiques berbères. En partenariat avec la Mairie de Paris, l'événement se déroulera au Parc floral (Bois de Vincennes) les 28 et 29 septembre dans l'après-midi. C'est une première pour une musique qui a toujours été présente dans l'univers culturel français grâce au grand nombre de chanteurs kabyles qui ont habité et habitent toujours Paris. Plusieurs artistes d'Algérie, du Maroc et de Libye prendront part à cet événement parrainé par Idir, un des meilleurs ambassadeurs de la chanson berbère en Europe. Mais il n'y aura pas qu'Idir, une trentaine d'artistes se succéderont sur la scène du parc floral. On peut citer, entre autres, le Marocain Khalid Izri, la Libyenne Dania Ben Sassi, la Franco-Algérienne Sheryfa Luna, ainsi que des groupes targuis.
L'ambition de ce festival est de donner plus «de lisibilité à la chanson et à la musique berbères, de les faire découvrir et apprécier par plus un grand nombre au-delà des frontières habituelles».
Il est vrai que la musique berbère en général, et kabyle en particulier, a été ces derniers temps malmenée. Transformée en simple folklore, ou au service de la danse, elle a beaucoup perdu de sa profondeur d'antan.
Chanter et parler la même langue
Mais avec ce festival, la chanson berbère devrait disposer de tous les moyens pour retrouver de sa vigueur et de son intérêt. Il (festival) permettra de faire rencontrer les artistes nord-africains et d'élargir l'oreille musicale des mélomanes berbères à d'autres musiques. Pour M. Saâdi, directeur de Berbère Télévision, le but ultime du festival est de casser le fractionnement musical en vigueur dans chaque pays du Maghreb et de montrer qu'il y a bien une unité linguistique entre l'ensemble des artistes de cet univers géographique. «Nous voulons que le Kabyle écoute la musique berbère du Maroc et que le Libyen de Jabel Nafoussa écoute la musique chaouie», a-t-il expliqué par téléphone à El Watan. Il ajoute que «les Berbères du Maroc ne devraient pas s'isoler et ceux d'Algérie et de Libye doivent s'ouvrir davantage aux autres, car la langue et les traditions sociales et culturelles sont pareilles partout.» Ce premier rendez-vous musical berbère devrait accueillir entre 3000 et 5000 participants, selon les organisateurs, qui comptent bien l'inscrire dans la durée. L'année prochaine, a d'ores et déjà annoncé M. Saâdi, le festival s'étalera sur trois jours.
Il sera aussi élargi aux artistes africains, notamment maliens, nigériens et de la Mauritanie. Car le but ultime est que chaque artiste berbère puisse se produire dans tous les pays d'Afrique du Nord et du Sahel. Par ailleurs, aucun style musical ne sera avantagé. Tous les choix sont les bienvenus à condition qu'ils irriguent la dimension culturelle amazighe et la fasse vivre et prospérer. Pour des raisons de sécurité et d'organisation, deux types de concerts auront lieu durant les deux jours. Les premiers entre 15 et 18h (5 euros l'entrée), le second de 20h à 22h30 (10 euros l'entrée). Idir se produira le soir.
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Posté Le : 25/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com