Sous réserve que les chiffres statistiques et les résultats électoraux rendus publics par le ministre de l'Intérieur reflètent l'exacte réalité survenue dans le scrutin d'avant-hier, il faut convenir qu'ils n'ont pas confirmé la « bérézina » électorale promise en l'occurrence aux autorités du pays par leurs détracteurs et contestataires. Il en ressort en effet qu'elles sont en droit d'avoir motif à satisfaction sur les deux enjeux de ce scrutin pour lesquels elles avaient à craindre d'avoir à être désavouées. Celui de la participation et corollairement celui du score du camp partisan qui en a défendu les intérêts.En se révélant légèrement plus élevé que celui enregistré lors du précédent scrutin des locales, le taux de participation de l'électorat a démenti les augures ayant prédit qu'il fallait s'attendre à une abstention record qui réduirait à une mascarade la tenue des élections locales. Certes, malgré ce légère mieux qu'a connu la participation, le parti de l'abstention est resté encore prédominant à l'occasion du rendez-vous électoral de jeudi, mais n'a pas progressé comme conjecturé par les observateurs en raison du contexte dans lequel s'est déroulée la consultation électorale. A savoir un pays miné par une grave crise économique et financière et en proie à l'incertitude dont les citoyens déjà peu enclins à prendre part aux consultations électorales au motif vrai ou fantasmé qu'ils se donnent qu'elles sont invariablement «pipées» n'allaient pas manquer l'occasion de manifester leur ras-le-bol en amplifiant l'abstention électorale en guise d'expression de leur rejet de la gouvernance à l'origine des impasses dans lesquelles se trouve leur pays.
Quelle que soit la raison qui a fait que l'abstention a légèrement reculé ce jeudi 23 novembre, le pouvoir s'en prévaudra comme d'une victoire sur ceux qui ont prôné le boycott électoral et incité à la désertion des bureaux de vote encore plus prononcée que les précédentes élections et s'ingéniera à minimiser le fait que le parti de l'abstention reste tout de même prédominant. Pour ce qui est du second enjeu, le pouvoir a loisir aussi de se montrer satisfait de ce qui en a résulté pour les partis qui ont concouru pour son compte dans la compétition. Additionnés, leurs scores font que l'écrasante majorité des municipalités et la quasi-totalité des assemblées de wilaya sont restées ou ont basculé dans l'escarcelle de la mouvance présidentielle. Ce qui dans la perspective de l'élection présidentielle constituerait un plus pour le candidat qu'elle soutiendra. Pour autant, la «fête de la démocratie» est loin d'avoir été au rendez-vous du scrutin d'avant-hier. N'en déplaise à Nourredine Bedoui qui a claironné l'avoir constaté.
Pour les abstentionnistes majoritaires et même pour ceux nombreux qui ont accompli leur devoir électoral mais sans être convaincus d'avoir fait avancer la démocratie dans le pays, le scrutin de jeudi est à vite oublier tant ils ont la certitude commune que ce ne sont pas ses résultats qui vont influer en faveur du changement politique dont l'Algérie est en demande et en attente sans lequel elle ne saurait faire face aux défis graves et multiples auxquels elle est confrontée dans un état de fragilité mortifère.
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Posté Le : 25/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com