Algérie

Premier clash entre l'armée et les islamistes



Premier clash entre l'armée et les islamistes
Égypte. De notre envoyé spécial

En effet, le général Mokhtar El Moulla, membre influent du CSFA, a affirmé que «le futur Parlement ne serait pas représentatif de tous les Egyptiens et, de ce fait, il n'aura pas l'exclusivité de rédiger la future Constitution du pays. Quelle que soit la majorité au Parlement, elle n'aura pas d'intérêt parce qu'elle n'aura pas le pouvoir d'élaborer la future Constitution et l'armée aura le dernier mot». Le général qui recevait, mercredi passé, sept journalistes américains et un anglais, a ajouté : «Le CSFA met en place un conseil consultatif est désigné pour qu'il puisse faire des propositions pour élaborer la Constitution.» Le conseil consultatif est composé de trente personnes représentant les différentes sensibilités politiques et d'autres figures, dont Amr Moussa. L'ancien directeur général de l'AIEA, Mohamed El Baradei, a refusé d'en faire partie. Les Frères musulmans, dont le bras politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) est arrivé en tête des élections, voient en cette sortie «une tentative d'isoler le Parlement et de le vider de son pouvoir qui pourtant est l'institution la plus légitime car démocratiquement élue au suffrage universel», a réagi le secrétaire général du PLJ, Mohamed Saad El Ketatni. Ainsi, comme il fallait s'y attendre, le conflit est désormais ouvert entre l'armée au pouvoir et les islamistes.
Les Frères piégés, les salafistes se taisent
Première décision des Frères musulmans en signe de protestation : le président du Parti, Mohamed Moursy et son adjoint, Oussama Yassine, se sont retirés du Conseil consultatif. Le SG de leur parti a décidé de boycotter la réunion du gouvernement qui devrait débattre des modalités de la mise en place d'une commission de rédaction de la future Constitution du pays.
Les salafistes représentés par le parti Al Nour, par contre, ont affiché profil bas. Ils n'ont pas suivi leurs «Frères». «Nous restons au sein du conseil consultatif», a affirmé hier un des responsables de ce parti fondamentaliste. S'achemine-t-on vers une confrontation sérieuse entre les deux parties ' Ce n'est pas exclu, estiment certains, cependant d'autres disent que «les Frères ne vont pas jusqu'à rentrer en dissidence. Ils vont faire dans la surenchère pour se refaire une virginité pour avoir trahi la révolution, mais au final ils vont accepter un partage de pouvoir avec l'armée». Cependant, les comités révolutionnaires qui font le siège du gouvernement se disent «contents que les Frères se sont fait avoir par les militaires. Ils ont pactisé avec eux contre la révolution, il n'ont qu'à s'en prendre à  eux-mêmes».
Le pacte rompu…
Par ailleurs, le chef militaire a assuré que si la commission chargée d'élaborer la Constitution échouait dans sa mission dans un délai fixé, «l'armée se verra dans l'obligation de constituer une autre commission alternative». Si le CSFA tente d'apparaître comme un rempart contre la montée «inquiétante» des islamistes à  la faveur des élections législatives, qui font peur aux libéraux et donnent des gages aux Occidentaux, il cherche en réalité «à se prémunir en imposant une Constitution qui placerait l'armée au-dessous de tout contrôle», analyse le politologue Hassan Nafaa. «Le Conseil militaire se saisit de la crainte qui s'est emparée de la société égyptienne après les menaces des fondamentalistes comme prétexte pour peser dans les grandes décisions politiques à  venir. Le général El Moulla a même déclaré que 'nous ne sommes qu'aux débuts de l'apprentissage démocratique et que même si nous respectons la majorité au parlement, elle ne saurait imposer aux peuple ce qu'il ne veut pas'», ajoute le politologue. Effectivement, le général Mokhtar El Moulla a rappelé encore une fois que «le budget de l'armée ne sera pas soumis au contrôle du Parlement». Autre objectif que recherche l'armée, selon des observateurs cairotes : convaincre l'Administration Obama de cesser d'appeler à  la passation immédiate du pouvoir aux civils alors que le pouvoir «risque de tomber entre les mains des islamistes».
Ce nouveau cycle de conflits intervient alors que le pays entame, les 15 et 16 décembre, la seconde phase des élections législatives dans neuf autres gouvernorats.


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