Algérie

Premier bras de fer dans l'éducation



Les tentatives d'apaisement du ministère de l'Education nationale se sont avérées vaines : le mouvement de grève prévu pour aujourd'hui et demain par le Cnapeste est maintenu. Le débrayage touche les trois paliers de l'éducation. À la veille du premier mouvement de grève que connaît le secteur depuis le début de l'année scolaire, le syndicat autonome appelle à une grande mobilisation.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les contacts entre le ministère de l'Education et la direction du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) n'ont finalement pas permis de faire renoncer le syndicat à son appel à la grève prévue aujourd'hui et demain.
À sa sortie d'une rencontre avec des responsables du département de Mohamed Ouadjaout, le syndicat avait estimé que le contenu de ladite réunion n'était pas « à la hauteur des attentes de la base ». Pour désamorcer la crise, le ministère de l'Education avait tenté quelques gestes d'apaisement en interdisant notamment les poursuites contre les syndicalistes ou en donnant des instructions afin que les arriérés des salaires soient versés.
Des mesures qui n'auront finalement pas réussi à absorber la colère des enseignants des trois paliers de l'éducation. À la veille de ce débrayage, premier du genre cette année, le syndicat a lancé un appel à une grande mobilisation des enseignants des trois paliers, considérant que ces derniers n'avaient « aucune excuse » pour ne pas répondre au mot d'ordre de grève en raison d'une plateforme de revendications qui, dit-il, englobe l'ensemble des attentes des enseignants.
Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste, commentant la réunion à laquelle avait été convié le syndicat, estime que cette rencontre avait pris un aspect plus « protocolaire », à travers laquelle le syndicat n'avait pas ressenti une véritable intention de régler les problèmes posés. L'arrêt du mouvement de protestation, explique le porte-parole du Cnapeste, est tributaire de solutions concrètes. Dans sa plateforme de revendications, le syndicat autonome réclame l'amélioration du pouvoir d'achat de l'enseignant qualifié de « catastrophique », le droit à la retraite anticipée, au logement et à la médecine du travail. Le syndicat réclame également le respect des libertés syndicales, le recrutement des enseignants issus des écoles normales, l'allègement du volume horaire avec le recrutement davantage d'enseignants pour soulager ceux qui se plaignent des répartitions imposées par le protocole sanitaire. Le syndicat a inscrit également dans sa plateforme de revendications la question du respect de l'autorité pédagogique de l'enseignant à travers la révision des textes régissant les conseils de classe, l'attribution des missions dites non pédagogiques non plus aux enseignants du cycle primaire mais à des adjoints de l'éducation comme c'est le cas dans les cycles moyen et secondaire.
Il revendique, enfin, que les écoles primaires ne soient plus gérées par les communes et une accélération de la réforme du système éducatif. Un nombre non négligeable de revendications sont en stand-by depuis de longues années.
Les ministres qui se sont succédé à la tête du département de l'éducation n'ont jamais réussi à clore définitivement des dossiers qui ont été et qui sont aujourd'hui encore à l'origine de débrayages. Celui d'aujourd'hui et demain intervient au moment où de nombreuses voix s'élèvent déjà pour faire part des inquiétudes au sujet de l'achèvement des programmes.
N. I.


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