Parrainée par les Scouts musulmans algériens de la wilaya d'Oran, le musée
El Moudhahid a abrité, hier dans la matinée, une
rencontre commémorant le 1er anniversaire de la disparition du Dr Nekkache Mohamed Seghir, survenue
le 29 mai 2010 à Oran.
Après un recueillement au cimetière de Ain El Beida,
sur la tombe du défunt et la pose d'une gerbe de fleurs au pied de la stèle du
musée, des conférenciers, dont un ancien ministre du premier gouvernement de
l'Algérie indépendante, Abderahmane Cherif, se sont relayés au micro de la grande salle de
conférences, pour témoigner du parcours de «ce grand humble», dont la mémoire
collective oranaise garde encore de lui le grand humanisme. Enseignements
particuliers, soins gratuits, achats de médicament aux pauvres, concours
apporté pour le mouvement associatif, avec notamment la construction de madrassat el fallah, le sport, etc.
furent ses actions. Il ressort des différentes interventions, qu'en dépit de
son aura et de son militantisme désintéressé, l'homme n'a pas eu, en retour, toute
la reconnaissance qu'il aurait pu avoir de son vivant. Docteur en médecine en 1948,
le défunt qui verra le jour en 1918 à Ouled Mimoun, se
dévouera corps et âme pour les pauvres et surtout durant la guerre de
Libération nationale et de ses torrents de saignements.
Son cabinet médical, installé au
quartier de M'dina Jdida, fut
un lieu de militantisme opérationnel avec notamment la formation de nombreux
jeunes infirmiers et infirmières qui rallieront, aussitôt l'appel lancé, les
maquis. A son tour, Dr Nekkache ralliera, en 1956, le
maquis aux Aurès pour ensuite être affecté vers la base de l'Est où il
s'occupera de la formation et de l'organisation de la médecine algérienne, encore
balbutiante. A l'indépendance, il fut nommé ministre de la Santé et du Travail. En1965,
suite au coup d'Etat, il sera à son tour emprisonné, puis exilé dans son propre
pays, en résidence surveillée à Touggourt. Au début des années 70, il regagnera
Oran pour s'adonner à la médecine de proximité qu'il aimait, par dessus tout, et
être au contact des plus démunis était sa raison d'être.
Durant les années 80, il connaîtra d'autres déboires et encore de la
prison pour ses prises de position politiques et surtout pour sa fidélité en
amitié qu'il ne monnayera en rien. Jusqu'à son décès survenu l'année dernière, le
défunt, à part quelques initiatives bien tardives, ne sera jamais formellement
réhabilité. Son «bannissement» a eu raison d'une mémoire peu regardante sur ses
propres oublis. Il peut à lui seul résumer bien cet adage qui dit que la
révolution se nourrit de ses propres enfants.
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Posté Le : 12/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Lakhal
Source : www.lequotidien-oran.com