Algérie

Prélude à une fermeture définitive de l’ECMA de Sidi Bel-Abbès?



Une nouvelle compression des effectifs annoncée Le torchon brûle de nouveau entre les travailleurs de l’Entreprise de construction de matériels agricoles (ECMA) de Sidi Bel-Abbès et le groupe propriétaire «Equipag», dont le siège est à Alger. Sous prétexte de la mise en œuvre d’un train de mesures destinées à la réduction des charges des entreprises placées sous son portefeuille en vue d’une hypothétique relance de l’activité de production, à l’arrêt depuis plus de huit mois, le directoire dudit groupe aurait, semble-t-il, décidé de procéder à une nouvelle compression des effectifs de personnels du complexe de machinisme agricole de Sidi Bel-Abbès. Selon les membres du syndicat d’entreprise, la mesure envisagée viserait le départ de pas moins de 250 travailleurs sur un effectif total de 500, toutes catégories et grades confondus. Même si la direction générale de l’entreprise, par la voix de son DAG, se refuse pour le moment de parler d’une quelconque compression, s’en tenant à la formule consacrée «traduite comme une simple réduction des charges par le biais des départs à la retraite anticipée et des fins de contrat des ouvriers temporaires», l’information émanant du groupe «Equipag» n’a pas manqué cependant, dès sa diffusion, de jeter un véritable froid au sein de tout le collectif. Réunis, hier mardi, en assemblée générale extraordinaire à l’effet d’examiner la conduite à tenir et les actions de lutte à entreprendre afin de «contrecarrer cette nouvelle manœuvre des employeurs destinée à les priver de leur outil de travail», les travailleurs de l’ECMA et leurs représentants syndicaux se sont montrés très critiques à l’égard des gestionnaires qu’ils rendent responsables de tous les maux qui accablent l’entreprise depuis 1997, année marquant, selon eux, «le début du démantèlement de l’entreprise phare du machinisme agricole en Algérie». Les interventions des uns et des autres se sont focalisées essentiellement sur de graves erreurs de gestion commises, semble-t-il, par l’ensemble des responsables de l’entreprise. Certains travailleurs n’hésiteront pas ainsi à révéler, en public s’il vous plaît, plusieurs cas de magouille concernant notamment «le chapitre recrutement des cadres dirigeants, le bradage des équipements informatiques et de restauration au bénéfice de tierces personnes, l’importation de 500 faucheuses d’un pays d’Europe de l’Est, l’achat de l’étranger de pièces détachées et accessoires inutiles (secoueurs...), la collusion de plusieurs cadres qui roulent pour des organismes concurrents au détriment des intérêts de la filière...» «La situation de l’ECMA de Sidi Bel-Abbès frise, aujourd’hui, la catastrophe et aucun responsable ne semble se soucier de son devenir ni de celui de ses 500 travailleurs et de leurs familles», feront observer, par dépit, les travailleurs et les syndicalistes réunis qui se résoudront, à la fin de l’AG, à approuver à l’unanimité une déclaration «dénonçant et rejetant à la fois le recours aux mesures de compression par le groupe employeur et réaffirmant, par la même occasion, leur détermination à user de tous les moyens de lutte pour la préservation de leurs postes d’emploi». Outre cette légitime revendication, certains membres du collectif n’ont pas manqué de s’interroger également sur les engagements pris, ces dernières années, par le directoire d’Equipag et le comité des participations de l’Etat (CPE) quant à «la création de quatre sociétés régionales de prestations en travaux agricoles dotées de matériels ECMA, la conclusion de contrats avec le secteur agricole dans le cadre du PNDA» ainsi que la perspective offerte avec une relation de partenariat, à caractère industriel et commercial, avec des constructeurs européens de la filière machinisme agricole. «S’ils avaient à être concrétisés, ces projets sont en mesure, indique-t-on, de placer l’entreprise dans les conditions idéales de la relance tant attendue», et, ce faisant «conforter définitivement les 500 travailleurs et gestionnaires du complexe industriel qui ont vécu des années durant, sous la hantise de la cessation d’activités, de la mise en chômage technique et des programmes successifs de compression des effectifs».


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