A ses yeux, 2001 n'a pas clos la « saga » complexe sidérurgique d'El Hadjar. Elle a juste définitivement refermé un chapitre pour en écrire un nouveau. Un chapitre où il aura à subir les affres d'une cession précipitée et très mal réfléchie. En effet, déplore le sidérurgiste, l'Algérie s'est encore une fois trompée en s'associant au mauvais partenaire. «Au moment où il a été décidé de privatiser le complexe, Lakshmi Mittal n'était pas un producteur, il était un simple homme d'affaires qui achetait et revendait des usines en difficulté. L'Algérie devait étudier deux candidatures de l'étranger, des Italiens et l'Indien. En évitant de s'associer aux premiers, de peur d'être confrontée à de mauvaises surprises, elle s'est finalement retrouvée face au pire. Les Indiens avaient utilisé le complexe pour uniquement vendre ce qu'il allait trouver pour le réinvestir sur place ». Car, fera-t-il savoir, au lendemain du rachat du complexe en octobre 2001, le nouveau propriétaire avait aussitôt créé deux sociétés import-export à Doubaï via lesquels passaient tous les achats et ventes du complexe.
Pis, se rappelle-t-il : «Juste avant la cession, nous avions de gros contrats d'achat de charbon pour lesquels avaient été fixés des prix. Au lendemain de la conclusion du contrat de partenariat, les mêmes contrats avaient été réalisés par l'une desdites sociétés de Doubaï à des prix bien plus élevés». Ce que l'on n'a pas pu vérifier auprès des responsables ni auprès du syndicat d'ArcelorMittal où le black-out semble avoir été décrété à la suite de la récente polémique, nos multiples tentatives de les joindre et nos déplacements sur places sont restés vains. Aussi, ajoutera le même expert, «toujours par le biais de ces mêmes sociétés, l'équivalent de 8 milliards DA en stock de produits sidérurgiques divers trouvés sur place a été placé à l'étranger sans parler du considérable stock de pièces de rechange, de quoi mettre en place et équiper une unité entière, qui avait fait le bonheur des usines concurrentes».
Et « contrairement à ce qui est mis en avant, dans le plan d'investissement 2011-20015 du partenaire étranger, la cokerie ne peut àªtre rénovée. En construire une nouvelle serait plus juste, car une cokerie mise à l'arrêt est irrécupérable», tient à préciser notre interlocuteur. Achats politiques années 1970/80, décision politique de privatisation en 2001, révision pour des considérations politiques des avantages et clauses contractuels en 2012… Le cas du complexe d'El Hadjar ne constitue-t-il pas une des preuves manifestes pour conforter les observateurs étrangers dans ce présent constat : «La malédiction de l'économie algérienne ne tient pas du hasard. Ce sont les rémanences du passé qui continuent de peser sur Algérie, car les réalités économiques ont de tout temps été évacuées au profit d'une politisation extrême '»Â                       Â
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Posté Le : 30/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Naima Benouaret
Source : www.elwatan.com