Dans le compte rendu de votre correspondant à Béni-Saf paru jeudi passé, relatif à la journée d'hommage consacrée aux condamnés à mort exécutés à la prison civile d'Oran, il est fait état de trois guillotinés de la localité de Béni-Saf, à savoir Sidi Yekhlef Yekhlef, Soussi Mohamed et Kebdani Miloud, au lieu de quatre comme mentionné dans le guide remis à l'assistance par la Direction des moudjahidine de la wilaya d'Aïn-Temouchent. Pourtant, ce quatrième supplicié, nous avons nommé le héros Ammour Ahmed, né à Aïn-Temouchent, y figurait en bonne place avec une longue biographie relatant, entre autres, son exécution à l'aube du 14 février 1957. Outre le fait qu'une projection d'un documentaire réalisé par Canal Algérie a mis en exergue, photos à l'appui, l'itinéraire des quatre martyrs évoqués lors de cette rencontre. Mais cet oubli ne s'arrête pas là puisque les parents d'un cinquième condamné à mort non cité et passé sous la lame tranchante de la «Veuve» le 02 juillet 1957 se sont manifestés au cours de cet hommage. Il s'agit de Zénasni Ahmed, originaire de Béni-Saf qui a été exécuté le même jour que Soussi Med. En fait, ainsi que je l'ai souligné dans ma communication, l'hypothèse de la mise à mort de six militants du FLN le matin du 07 février 1957 n'est pas à écarter si l'on se réfère au livre de M. Bénaboura Mohamed (Parcours d'un résistant oranais) dans lequel il apporte un témoignage sur les deniers moments de trois guillotinés que sont Gaoual Bénamar, Bouasria Ahmed et Rezioui Ahmed. Alors que les données officielles mentionnent les noms de cinq condamnés à mort comme suit : Ikhlef Bouchentouf (il s'agit de Sidi Yekhlef Yekhlef, Bouchentouf étant le prénom de son père), Bentayeb Med, Gaoual Bénamar, Boucheriha Ahmed et Kebdani Miloud.Le témoignage en question, puisé dans la page 190, lui, nous met en face de deux nouveaux noms, en l'occurrence Bouasria Ahmed et Rezioui Ahmed, en plus des cinq évoqués. Ce qui augmente la liste des exécutions en ce jour du 07 février de l'an 1957 à sept (07). Dans un souci de vérité, j'ai adressé un message à M. Bénaboura sur son site internet afin d'avoir des éclaircissements sur ce témoignage remis en cause par un ancien condamné à mort originaire de Tlemcen présent à cette journée organisée par le musée du moudjahid de Béni-Saf. Il est clair que les bourreaux français dont René Coty, Mollet, Mitterrand qui ont décidés entre 1956 et 1961 de décapiter des centaines d'Algériens ont usé de tous les subterfuges pour dissimuler leurs ignobles actes. La falsification des dates de naissance pour les mineurs, la manipulation des chiffres et des noms afin de brouiller l'identification des victimes. Falsification des dates de naissance pour les mineurs exécutés, transcription erronée et volontaire des noms, rétention des informations concernant les détenus condamnés à mort constituaient autant de moyens pour ne pas s'aliéner une opinion internationale de plus en plus choquée par les horreurs de l'occupant français. Les cris : «Allah Akbar ! Tahia el Djazair ! » continueront de hanter à jamais les couloirs de la mort des citadelles de la barbarie coloniale. Pour terminer, je tiens à préciser à mon ami Bensafi Med que je suis chercheur en histoire locale et pas un chercheur d'histoire locale, ce qui fait une sacrée différence. Entre chercher querelle et débusquer des vérités utiles à la compréhension des faits historiques, nous avons, je crois, largement établi la part des choses.
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Posté Le : 27/03/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd Mouas
Source : www.lequotidien-oran.com