Algérie

Précarité, insalubrité et dénuement Virée à Haouch Biga à Baraki



Précarité, insalubrité et dénuement                                    Virée à Haouch Biga à Baraki
Au moment où les résidants de Haouch Biga attendent leur relogement, les autorités ont récemment adopté un projet de réalisation d'une décharge implantée au c'ur de cette cité.
Situé aux abords de la 2e rocade d'Alger à l'est de la commune de Baraki, le lieudit Haouch Biga, officiellement nommé cité Sidi Saleh, vit dans un dénuement total. Ce sont plus de 170 familles qui vivent dans des baraques faites de parpaing et couvertes de tôle ondulée usée. Près de 700 âmes cohabitent dans ces gîtes depuis plus de 20 ans, sans que cela émeuve les autorités locales. «Après 50 ans d'indépendance, nous continuons à vivre à l'ère pré-coloniale, déclare Mahfoudh, quinquagénaire résidante à Haouch Biga depuis plus de 15 ans. Dépourvus des différents réseaux, nous sommes obligés tous les jours d'aller chercher de l'eau potable et de recourir aux fosses septiques.»
Une vie infernale pour une cité pas si loin de la capitale. En plus de l'absence totale de réseau d'AEP et d'assainissement, aucune demeure n'est branchée au réseau électrique. «Nous avons sollicité à maintes reprises les services de Sonelgaz (Société de distribution d'Alger), mais en vain. Ils ne tiennent jamais leurs promesses», s'exclame notre interlocuteur, qui déclare que les 80 baraques qui existent sont alimentées en toute illégalité. Dans le même ordre d'idées, cette cité est plongée dans l'obscurité totale dès le crépuscule. Une situation favorable à la délinquance et la débauche. «Si après plus de 20 ans de vie ici nous n'avons ni eau ni électricité, on n'espère même pas être raccordés au réseau de gaz de ville», s'attriste Belkacem, sexagénaire à la retraite.
S'ajoutent à tous ces problèmes, l'état défectueux des routes et des allées de la cité, ainsi que l'insalubrité qui envahit les lieux, constituant un milieu propice à la prolifération des rongeurs, des reptiles et des insectes. C'est aussi un facteur majeur favorisant la propagation des maladies contagieuses. Vu l'absence de transport scolaire, les enfants en bas âge sont obligés de traverser l'autoroute pour atteindre leur école, car c'est le chemin le plus court, mais surtout le plus dangereux pour accéder à leur établissement.
Les habitants de Haouch Biga déplorent la mort de plusieurs personnes. «Il nous a fallu bloquer le trafic routier, à plusieurs reprises, pour que les autorités pensent à nous construire une passerelle, d'ailleurs mal faite, au point où les défauts de construction sont visibles à l''il nu», explique Hanane, femme au foyer. Au moment où les résidants de Haouch Biga attendent leur relogement, les autorités ont récemment adopté un projet de réalisation d'une décharge implantée au c'ur de cette cité. Une décision jugée très dangereuse pour la santé des habitants de la région, vu la présence d'une zone de captage d'eau souterraine.
«Il ne nous manquait plus que ça, s'emporte Hanane.
Nous voulons que les autorités prennent au sérieux nos dossiers et nous relogent dans les plus brefs délais. Après, ils réaliseront tous les projets qu'ils ont en tête. Notre stock de patience est épuisé». Malgré nos tentatives, il nous a été impossible d'avoir la version des services de l'APC qui étaient aux abonnés absents.


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