Algérie

Précarité au féminin



Précarité au féminin
« 5.000 DA, c'est trop peu », déplore Ouardia, la cinquantaine passée, femme de ménage à la cité des 600 logements, à Hammamet (Alger). Depuis l'assassinat de son époux, il y a quinze ans, elle s'occupe seule de ses deux enfants. Ne comptant pas sur la seule pension de son défunt mari, elle s'est retroussée les manches pour ne pas tendre la main ou demander de l'aide à la famille. « C'est une question de dignité », affirme t-elle. Son salaire ? c'est vrai qu'elle ne travaille pas 8 heures par jour­? ne lui permet pas de faire face aux dépenses quotidiennes. « 5.000 DA, c'est à peine suffisant pour régler les factures d'électricité et d'eau », a-t-elle expliqué. « Heureusement que ces factures ne sont pas mensuelles, sinon, cela aurait été la galère », dit- elle dans un soupir. Ouardia, à l'instar de ses collègues, a banni de sa table certains fruits trop chers. Elle habille ses deux enfants chez un fripier qui de temps en temps lui ramène des vêtements neufs dégriffés. Elle aspire à une vie heureuse à l'abri du besoin. Nabila est plus jeune, mais tout aussi concernée par le filet social. Elle perçoit, elle aussi, un salaire de 5.000 DA par mois. Elle a été recrutée commesurveillante dans un CEM. Cette jeune fille essaye d'occuper tant bien que mal son temps, en attendant l'heureux élu.A Hammamet, elles sont une dizaine de femmes jeunes et moins jeunes à travailler dans le cadre du filet social. Toutes ont dépassé la trentaine. La plupart sont analphabètes ou n'ayant pas dépassé le palier du moyen. La plupart sont obligées de travailler pour subvenir à leurs besoins. Le dispositif du filet social institué par le gouvernement via les directions de l'action sociale a apporté une bouffée d'oxygène en instituant le DAIS (dispositif d'activité pour l'insertion sociale). Ce dernier se décline en deux parties. L'AFS (allocation forfaitaire de solidarité) et l'IAIG (indemnité d'activité d'intérêt général) d'un montant. La première est une allocation de 3.000 DA octroyée aux handicapés, aux personnes âgées aux malades chroniques n'ayant aucun revenu et aux veuves vivant seules. La deuxième, de 5.000 DA, bénéficie à toutes les personnes à la recherche d'un emploi. Le candidat doit être inscrit au préalable à la Direction de l'action sociale (DAS) chargée de l'application de ce programme avec l'ADS (Agence de développement sociale) et déposer un dossier à l'APC. Cette dernière s'occupera de placer les candidats dans des postes inoccupés qui présentent un intérêt pour la communauté. Ce personnel travaille notamment dans les écoles comme serveuses dans les cantines. Un responsable au ministère de la Solidarité, qui a voulu garder l'anonymat, reconnaît que « ce dispositif a montré ses limites et avec les années, il est devenu obsolète ». « En principe, il doit être revu pour répondre aux attentes des personnes qui vivent dans la précarité et de celles qui sont à la recherche d'un emploi digne de leurs compétences », nous dit-il. « C'est une question de dignité. » Ce responsable a fait état carences dans ce dispositif qu'il faut revaloriser. Tous les citoyens sans qualification ont doit à une meilleure rémunération.




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