Algérie

Préavis de grève pour le 15 juin prochain



Le conseil du Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPCA) a lancé hier un préavis de grève illimitée à compter du 15 juin. Leurs revendications concernent «l’amélioration des conditions socioprofessionnelles, le non-respect de l’accord collectif sur le régime de travail, signé par les deux partenaires et l’appel à la négociation salariale, après le rejet de l’accord de 2003». Contacté, le président de ce syndicat autonome, M. Hamamouche, explique que la décision pour une grève illimitée a été prise à l’issue de l’assemblée générale des travailleurs, lundi dernier, à l’hôtel de l’aéroport et qui a regroupé, «plus de 200 personnes». Pour lui, le personnel navigant «ne peut plus continuer à travailler dans des conditions aussi humiliantes que celles qui prévalent au niveau des aéroports. Les quatre heures d’astreinte que nous sommes obligés de passer à l’aéroport sont un vrai calvaire». Et de préciser que l’inspection du Travail a été saisie, il y a deux mois, «mais à ce jour, l’inspecteur n’a pu obtenir auprès de la compagnie une autorisation d’accès aux bureaux et à la salle d’attente». Abordant la question du volume de travail, le président du syndicat a dénoncé le nouveau régime de 60 heures de vol par semaine, «imposé» par la compagnie. Celle-ci «n’a fait que copier et coller celui de l’Europe qui, faut-il le rappeler, a été appliqué aux long-courriers dans le but de limiter au maximum les vols charters. Nous n’avons que deux ou trois long-courriers, pourquoi s’aligner alors sur cette réglementation ' Plus grave, la compagnie veut ajouter une 5e étape (escale), voire une sixième, ce qui constitue une lourde charge pour le personnel. Nous appelons la compagnie à respecter les clauses de l’accord collectif sur le régime de travail qu’elle a paraphé». La deuxième revendication concerne l’accord salarial signé en 2003, et qui, selon le syndicaliste, est «totalement dépassé et dénoncé». M. Hamamouche estime qu’en vertu de cet accord, «le personnel navigant est considéré au même titre que celui au sol, alors qu’en réalité, il devrait être au même niveau que les pilotes, dans la mesure où nous obéissons aux mêmes règles, sanctions, charges, régime de travail, etc. Il est important de revoir cet accord et de rendre justice à cette catégorie professionnelle qui compte 850 travailleurs, dont 300 sont membres adhérents à notre syndicat». Notre interlocuteur regrette que l’invitation envoyée à l’administration, pour prendre part aux travaux de l’assemblée générale de lundi dernier, soit restée «sans réponse».
Il indique : «Nous aurions voulu qu’un représentant de l’employeur soit présent pour entendre les travailleurs faire état de la situation délétère dans laquelle ils se trouvent. Les débats lors de cette assemblée étaient houleux. Le personnel a été unanime à dénoncer le laisser-aller qui prévaut au sein de la compagnie.» Le président du syndicat note que la réduction du nombre d’équipages à bord des avions «ne résout pas le problème du sous-effectif». Selon lui, «chacun des six nouveaux avions, qui viennent de renforcer la flotte, nécessite 36 éléments (6x6), ce qui donne un équipage d’au moins 150 personnes. Un manque flagrant que la compagnie n’a pris en compte que récemment. En attendant la formation des recrues, les équipages sont réduits à quatre au lieu de six. Un seuil minimum sur des vols qui ont un prestige à préserver, notamment la sécurité et le bien-être du passager». Face à cette situation, le syndicat du personnel navigant commercial d’Air Algérie, conclut le médiateur, «n’a trouvé que la solution de la grève pour pousser la compagnie à prendre en charge nos revendications».


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