Algérie

Pratiques sinueuses'



Même si on fait tout pour que ce récent accord gazier, conclu entre le Maroc et l'Espagne, passe dans une normalité anodine, on soupçonnerait naturellement l'existence de pratiques sinueuses pour contourner l'embargo algérien. Après s'être débattu dans tous les sens pour couvrir ses besoins en gaz, suite à la fermeture du robinet du gazoduc Maghreb-Europe (GME) par l'Algérie, le 31 octobre dernier, qui alimentait depuis 1996 l'Espagne et le Portugal en gaz algérien, via le Maroc, qui prélevait l'équivalent de 97% de ses besoins en gaz (près d'un milliard de mètres cubes de gaz naturel) à prix préférentiel, l'Espagne arrive à la rescousse pour porter aide à son voisin et lui garantir une sécurité énergétique. « Le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l'Espagne péninsulaire et inverser le flux du Gazoduc Maghreb (GME) pour l'acheminer vers son territoire », a annoncé, le 3 février dernier, le ministère espagnol de la transition écologique dans un communiqué. Quoi de plus normal que l'Espagne réponde favorablement à la demande de soutien lancée dans ce sens par le Maroc ' L'Espagne peut, tant qu'il le souhaite, venir en aide à son voisin, et raffermir leurs relations bilatérales, au plus bas depuis l'épisode de l'hospitalisation en Espagne, en avril 2021, du président de la RASD Brahim Ghali, mais sans profiter de sa position de client privilégié de l'Algérie, sur le plan du Gaz. Ce qui se passe entre l'Espagne et le Maroc ne concerne que ces deux pays, seulement quand le gaz se met de la partie, l'Algérie n'est pas si loin. L'Espagne est alimentée en gaz par l'Algérie, via Medgaz, et en toute logique, ce pays ne peut pas prendre le relais de l'Algérie pour subvenir aux besoins gaziers du Maroc. Acquérir du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification en Espagne, avant de lui faire prendre le Gazoduc GME vers le Maroc, comme évoqué par la partie espagnole, n'est pas chose aisée, notamment dans un contexte de forte pression sur le gaz sur le marché international. Il faut d'abord trouver le GNL, donc, et supporter le financement du coût de toute cette opération, qui peut revenir plus cher. Qui pourrait empêcher l'Espagne de refiler au Maroc du gaz algérien ' D'autant qu'on parle d'une aide de l'Espagne au Maroc pour assurer sa sécurité énergétique, cette sécurité qu'on ne voulait, pourtant, pas reconnaître qu'elle a été ébranlée à la suite du non renouvellement du contrat de transport du gaz via le Gazoduc GME. Aussi, ni le ministère marocain de l'Energie ni le ministère espagnol de la Transition écologique n'ont donné des précisions sur le calendrier ou les volumes de gaz concernés, ainsi que les détails financiers de cet accord, qui restent flous. Selon certaines sources, pour la première fois, le régulateur espagnol a mis en place un tarif de sortie par le gazoduc GME vers le Maroc, comme c'est le cas vers le Portugal ou la France, sauf que pour ces deux derniers pays, c'est le gaz algérien qui leur est acheminé. L'Algérie a-t-elle les moyens de contrôler la destination du gaz une fois arrivé chez le client espagnol '


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