Algérie

Pratiques plagiaires : Les universitaires mis devant leurs responsabilités



L'arrêté n° 933 du 28 juillet 2016, fixant les règles relatives à la prévention et la lutte contre le plagiat, a été remplacé par celui 1082 du 27 décembre 2020. Ainsi, l'étudiant, l'enseignant-chercheur, et même le conseil scientifique sont mis devant leurs responsabilités dans le cas d'une récupération indue de recherches, projets ou même thèses, fruit du labeur des autres.Selon le document, il est entendu par plagiat «tout travail établi par l'étudiant, l'enseignant chercheur, l'enseignant chercheur hospitalo-universitaire, le chercheur permanent ou quiconque participe à un acte de falsification de résultats ou de fraudes revendiqués dans les travaux scientifiques ou dans n'importe quelle publication scientifique ou pédagogique».
Les barrières à ne pas franchir sont encore une fois dressées. Le législateur en a spécifié et énuméré tous les cas probables.
À ce titre est considéré comme acte de plagiat «la citation ou reformulation totale ou partielle d'idées ou informations, texte, paragraphe, extrait d'un article publié, extrait d'un ouvrage, magazine, études, rapports ou sur site internet sans la mention de leurs sources et ses auteurs, la citation d'extraits d'un document sans les mettre entre parenthèses et sans la mention de leurs sources et ses auteurs, l'utilisation de données particulières sans préciser leurs sources et auteurs, l'utilisation d'un argument ou d'une référence sans la mention de ses sources et auteurs, la publication d'un texte, article , polycopié ou rapport réalisé par une institution ou établissement et le considérer comme un travail personnel».
Ces grandes lignes incluent, par ailleurs, d'autres catégories : «L'utilisation d'une production artistique ou l'insertion de cartes géographiques, courbes graphiques, tableaux statistiques, schémas dans un texte ou article sans référence à son origine, source et auteur.» La traduction n'est pas en reste.
Complète ou partielle, elle est soumise à la mention de ses auteurs. Et : «Porter les noms d'experts en qualité de membres de comités scientifiques de séminaires nationaux ou internationaux ou des comités scientifiques des revues et périodiques sans leur avis et leur engagement écrits et sans leur participation effective aux travaux de ses comités.»
Informatiques
Avant d'aboutir aux sanctions, c'est-à-dire l'annulation de la soutenance ou le retrait du titre acquis, il est laissé une marge de manœuvre à la communauté universitaire pour anticiper en amont sur de tels actes blâmables avec l'introduction d'une batterie de mesures préventives, dont celles de la sensibilisation, à travers des colloques, des journées d'étude et l'insertion d'un module sur la déontologie.
Aussi, l'élaboration de guides et supports d'information sur les méthodes de documentation et de prévention contre le plagiat, ainsi que faire apparaître sur la carte de l'étudiant une mention lui rappelant le respect de l'intégrité scientifique et les mesures juridiques en cas de plagiat.
Afin d'éviter aux étudiants de céder aux sirènes du plagiat, le Mesrs somme les universités à «l'institution d'une base de données au niveau du site web de chaque établissement supérieur contenant tous les travaux réalisés par les étudiants, les enseignants et les chercheurs, notamment les mémoires de fin d'études, master et thèses de doctorat, les rapports de stages pratiques, les projets de recherche et les publications pédagogiques ; d'une base de données numérique dans chaque établissement contenant les noms des enseignants chercheurs classés selon leurs filières, spécialités et CV ; l'achat de droits d'exploitation de programmes informatiques détecteurs de plagiats en langue arabe et langues étrangères ou l'utilisation de programmes gratuits disponibles sur le réseau internet ou la conception d'un logiciel informatique algérien détecteur de plagiat».
Par ailleurs, il est appelé à ressusciter les conseils d'éthique et de déontologie de la profession universitaire dont le rôle est déterminant dans la sauvegarde de l'honnêteté intellectuelle et scientifique.
Et pour rétablir le sentiment d'intégrité qui s'est, parfois, effiloché sur certains campus, les étudiants en post-graduation sont soumis à la signature d'un «un engagement d'intégrité scientifique».
Advertisements


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)