Que fait-on quand on enquête sur le langage ? De quelles
prémisses part-on ? Et quelle valeur peut-on, doit-on attribuer aux
dires ou aux réactions des informateurs ?1 Ce sont des questions qui se
posent lors de l’élaboration des techniques dans une enquête. Elles
reviennent aussi quand on procède à l’interprétation des données
recueillies.
Le linguiste qui procède à l’enquête (par questionnaire) part du
principe que l’observation directe des faits d’une langue n’est pas
toujours possible ; et il cherche une solution alternative dans le
recours à l’intuition du sujet parlant. La confrontation des deux
techniques d’observation- enquête et corpus- permet d’en faire sortir
les failles respectives. Peut-on conclure à l’inanité de toute technique
d’observation (dans la mesure ou celles-ci contiennent peu ou prou
des données provenant des corpus ou d’enquêtes au sens large du
terme) ? Et par voie de conséquence à l’impossibilité d’une
connaissance objective ? J’essaierai de montrer, dans ce qui suit, que
le problème est mal posé quand on vise l’objectivité absolue et la
conformité totale de la description à son objet ; et qu’une conception
relative de la structure linguistique permet si non de mesurer du moins
d’apprécier l’adéquation de techniques données à des situations
précises, et les limites de la validité des résultats obtenus par leur
application. Noter qu’ici, l’accent est mis sur l’enquête par
questionnaire.
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Posté Le : 17/03/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Mahmoudian Morteza
Source : Iles d Imesli Volume 2, Numéro 1, Pages 197-218 2010-12-31