PRATICIENS SPECIALISTES

Les praticiens spécialistes de la santé publique ont entamé, hier, leur mouvement de grève illimité. Le taux de suivi sur le territoire national, au premier jour, a été estimé, selon leur syndicat, à près de 75%. Ils prévoient un rassemblement, aujourd'hui, devant le ministère de la Santé.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les blouses blanches haussent le ton et radicalisent leur mouvement de protestation. Après plusieurs grèves cycliques qui n'ont pas abouti, les praticiens spécialistes de santé publique ont décidé d'entamer une grève illimitée. Ils paralysent, depuis, hier, les structures de santé pour faire pression sur la tutelle et arracher leurs droits socioprofessionnels. Selon le Dr Youcefi, président du SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique), le mouvement a été suivi à près de 75%. Le taux de suivi diffère, explique-t-il, d'une wilaya à une autre. Ainsi, dans la capitale le mouvement a été suivi à 70%, Blida 80%, Tizi-Ouzou à 70%, Bouira 100%, Ouargla 60%, Tlemcen 70%, Chlef 90%, Tiaret 100%, Annaba 70% et à 80% à Tébessa et Oum-El-Bouaghi. Les praticiens spécialistes refusent que leur combat soit limité au seul point des augmentations salariales et ne comptent pas reculer jusqu'à satisfaction de leur plate-forme de revendications «point par point». Laquelle s'articule essentiellement autour de l'amendement du statut, la révision du régime indemnitaire, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et pour les praticiens spécialistes de la santé publique (35%), un quota national de logements, des mesures incitatives pour le service civil et la mise en place d'une carte sanitaire. Des revendications que, souligne le syndicat, le ministre de la Santé s'est déjà engagé à satisfaire. «Nous demandons uniquement que la tutelle respecte les engagements qu'elle a signés», a indiqué le Dr Youcefi. «Une fuite en avant» que comptent dénoncer, aujourd'hui, les spécialistes qui prévoient un rassemblement devant le ministère de la Santé. Ould Abbès, qui s'étonne de la colère des praticiens spécialistes, puisque, assure- t-il, «toutes leurs revendications sont satisfaites», engagera-t-il un dialogue ' Le SNPSSP dénonce le recours systématique de la tutelle à la justice à chaque mouvement de grève des spécialistes. «Nous sommes traînés d'une manière abusive devant la justice», déplore le syndicaliste. Une mesure «discriminatoire » qui est, cependant, loin d'entamer la détermination des contestataires. Selon leurs dires, «aucune mesure ne fera reculer la corporation de ses revendications légitimes».