Algérie

Pr Nazim Sini, spécialiste des questions géopolitiques: «Tirer profit des bouleversements dans le monde»



Publié le 15.07.2024 dans le Quotidien d’Oran
par El-Houari Dilmi

La position constante et immuable de l'Algérie dans la défense des causes justes, dans le monde, lui a donné une voix écoutée par toutes les instances internationales.

«L'Algérie est aujourd'hui en situation de tirer profit des bouleversements géopolitiques actuellement en cours dans le monde», a indiqué, hier dimanche, le Pr Nazim Sini, enseignant agrégé en économie et spécialiste des questions géopolitiques. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le Pr Sini a estimé que «le retour en force de l'Algérie sur la scène internationale, fait partie de notre ADN en tant que pays qui a vaillamment lutté pour sa liberté, et cette spécificité algérienne fait que l'Algérie a été et l'est toujours aux côtés des peuples qui luttent pour le recouvrement de leur indépendance et de leur droit à disposer de leur destin». La Cause palestinienne, «à laquelle les Algériens sont viscéralement attachés, ou encore le Sahara occidental, sont deux dossiers majeurs qui constituent une lutte permanente de l'Algérie pour que la justice soit rétablie au niveau international», a estimé l'invité de la Radio. «L'Algérie pèse également de tout son poids pour un règlement pacifique en Afrique subsaharienne en proie à une instabilité chronique porteuse de dangers», a encore estimé le spécialiste des questions géopolitiques, ajoutant que «la philosophie même de la diplomatie algérienne est celle de défendre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».

La présence du Président Tebboune, lors du dernier Sommet du G7 en Italie, est «une preuve tangible que la voix de l'Algérie est écoutée et consultée par les grands de ce monde sur diverses questions, notamment celles liées à la sécurité, à l'énergie ou encore les grands dossiers économiques». Cela démontre aussi que l'Algérie reste un acteur majeur dans le Bassin méditerranéen. «L'Algérie est aujourd'hui reconnue comme une puissance émergente, justement à cause de sa stabilité politique et la force de ses institutions, comparé au reste des pays africains dont une bonne partie est en proie à une instabilité chronique», a encore argumenté l'hôte de la Radio. L'entrée de l'Algérie au Conseil de sécurité, en qualité de membre non permanent, «a fait d'elle le porte-étendard de la Cause africaine et arabe auprès des instances internationales, surtout sur la nécessité impérieuse du respect du Droit international, à l'égard de deux peuples opprimés, à savoir la Palestine occupée et le Sahara occidental», a-t-il souligné. Au plan économique, l'Algérie «a fait de grands pas en matière de réformes profondes, durant la période 2020-2024, avec un plan de développement 2024-2030 principalement articulé autour de trois axes que sont la relance du secteur industriel, l'augmentation du niveau de nos exportations en direction de l'Afrique et de l'Europe, et la digitalisation de l'économie et les technologies d'avenir notamment dans le domaine pharmaceutique et la construction aéronautique, sans parler, bien sûr, de l'Agriculture qui reste la clé de voûte de notre indépendance économique et politique», a estimé l'enseignant agrégé en économie. «Aujourd'hui, le plus grand challenge est de travailler sur le country marketing, c'est-à-dire améliorer l'image du pays à l'international, un climat des affaires plus attractif, capter des capitaux en rassurant les investisseurs étrangers surtout, et dématérialiser notre administration qui peut apporter au moins 10 points supplémentaires à notre PIB», a encore indiqué l'invité de la Radio, précisant à titre d'exemple que le marché du numérique dans le monde dépasse les 3.000 milliards de dollars alors qu'il est entre 300 et 500 millions de dollars seulement en Algérie. «Notre pays a un potentiel énorme pour investir le marché international, de l'Atlantique jusqu'aux portes du Moyen-Orient, en s'appuyant notamment sur nos pavillons nationaux, le transport cargo et le transport maritime, en somme notre souveraineté nationale doit reposer sur trois socles, à savoir la souveraineté alimentaire, industrielle et technologique», a-t-il conclu.




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