De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
Le président du bureau de Constantine de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment devrait donner une conférence de presse dans la journée de demain. L'ordre du jour n'est pas encore connu mais il devrait vraisemblablement tourner autour des difficultés qu'ont les opérateurs économiques du secteur de l'habitat pour exercer leur activité dans des conditions normales minimales d'une part, et dans le respect des normes qu'impartit non seulement le secteur mais son importance sur les plans technique et moral, d'autre part.
Il y a lieu de rappeler que le 28 mars dernier, une journée d'étude intitulée «Rôle et place de l'opérateur économique local dans le développement dans la wilaya» a été organisée. Une journée que l'UNEB, elle-même émanation de la Confédération du patronat algérien, a placée sous le patronage du wali, absent à la rencontre mais représenté, selon les organisateurs. Un représentant qui, toutefois, a brillé par sa discrétion d'autant plus que le wali était annoncé en qualité d'intervenant dans le programme.Du haut de la tribune, M. S. Gasmi, président de l'UNEB a usé du chaud et du froid au cours de son intervention, s'élevant dans une forme subliminale contre l'autisme de l'administration tout en n'omettant pas de lui rappeler avec force précisions de statistiques que «le secteur privé du bâtiment ne compte pas moins de 700 entreprise lesquelles emploient plus de 1,2 million de travailleurs» en prenant soin de lier celles-ci (statistiques) aux élections du 10 mai prochain, tout en suggérant la présence des membres de la corporation dans bien des niveaux proches de la politique.L'intervention du président de la Confédération nationale du patronat aura été plutôt empreinte d'académisme comme en a aisément témoigné le texte lu à l'assistance et dans lequel les deux tiers étaient consacrés via une formidable phraséologie à de banales généralités même si elles évoquaient la commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance, les élections du 10 mai et le rôle du théologien Ben Badis dans le rayonnement de la ville de Constantine. Il focalisera une partie de son propos sur l'emploi en rappelant aux «élus, autorités territoriales et locales, entreprises, tous statuts confondus, nationales, régionales et locales surtout, que stabiliser le territoire c'est tout de suite prendre en charge au moins un enjeu de taille : celui des demandes d'emploi qu'il convient de satisfaire et partant celui du recours aux capacités nationales, voire locales en substitution à l'extérieur et ceci dans tous les domaines». Et comme pour contredire ses propres propos, M. Naït Abdelaziz enchaînera : «Nous devons également savoir que les conditions d'une telle réussite passent par une politique de l'offre qui met l'entreprise au centre des politiques économiques et donc de la croissance et par la mise en 'uvre d'une politique d'envergure dans le domaine de la formation' Il n'est pas en effet normal de manquer de nos jours de main-d''uvre qualifiée ou insuffisamment qualifiée.» N'est-ce pas ce déficit qui contraint justement l'Etat à recourir au concours extérieur même si cette option pénalise grandement l'outil national tout en rappelant une fausse réalité qui voudrait faire croire que le secteur de la formation professionnelle joue pleinement son rôle en'formant une main-d''uvre vraiment qualifiée.
M. Naït Abdelaziz conclura son intervention par les grands acquis arrachés au cours des différentes tripartites : le rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté, des dettes fiscales et la mise à niveau de 20 000 PME/PMI durant le quinquennat 2010/2014. En marge de la rencontre, quelques opérateurs locaux ont été approchés et l'un d'eux, réputé pour son engagement et son franc parler, nous dira : «Il paraît pour le moins probable que la voix des opérateurs économiques du secteur puisse porter tant qu'elle sera éparpillée à travers plusieurs représentations corporatives dont le discours, par ailleurs, est divergent et très souvent contradictoire. Ce qui explique, quelque part, l'attitude du fait accompli des pouvoirs publics à notre égard comme cette fausse solution qui consiste à ouvrir le marché de l'offre à toutes les entreprises, qu'elles soient nationales ou étrangères, mais en omettant superbement de se souvenir que les entreprises qui disposent de moyens de réalisation à hauteur de celles étrangères se comptent sur les doigts d'une main. Par quel miracle une entreprise qui n'a que les capacités de réalisation d'un ou deux petits immeubles pourrait-elle s'engager dans un projet de 800 unités '»Concluons enfin sur la teneur des résolutions issues de la rencontre et dont au moins une sera au centre de la conférence de presse si tant est qu'elle se tient effectivement. Ainsi, les opérateurs «prennent acte de l'absence des directions concernées, appellent à une concertation et à un dialogue constructif avec les autorités de la wilaya, invitent à une lecture pragmatique des textes réglementaires pour l'efficience économique». Autant de raisons qui laissent déduire que le courant ne passe pas avec les pouvoirs publics.
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Posté Le : 07/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A L
Source : www.latribune-online.com