Algérie

Pouvoir sans pouvoirs face à la génération des années 90



Ilfaut arrêter d'abord de penser que le peuple algérien est un peuple homogène, uni,doué de la même taille, de la même pointure et portant les mêmes traits clonés.L'illusion égalitariste nous a presque fait oublié le réel : c'est-à-dire, lanotion de société de classes avec, d'un côté, la canaille, de l'autre, laracaille et entre les deux, des strates de peuples selon leurs avoirs et leurspouvoirs. Ensuite, il faut arrêter de nier l'encanaillement en politique et laracaille dans les actes de vandalisme. Saluer des émeutes comme un acte citoyen,l'expression d'une « mal-vie » ou le palliatif despartis politiques « assis », est une myopie qui a assez durée. Lorsqu'ons'attaque aux personnes et aux biens, on n'est pas un révolté, un contestataireou un porteur de contradiction et d'expression, mais un voleur, un casseur etune racaille. Ensuite, il faut arrêter de collectionner, de loin, à partir dessalons ou des rédactions, les explications sociologiques et économiques. Certes,le pays va mal et est mal partagé, mais tout le monde sait que le saccage estune chose et son « habillage » par le discours en est une autre. Traités commedes victimes absolument excusables, les casseurs ont fini par perfectionnertout un discours plaintif qui trouve ses consommateurs un peu partout : c'estla mal-vie, le chômage, l'argent du pétrole, « L'Etatne nous donne rien »... etc. Tout le monde sait que les Algériens, et souventles plus jeunes, n'aiment pas travailler, tout autant que ceux qui lesgouvernent. L'algerian dreamse résume à la voiture avec toit ouvrant annexée à un KMS, dès les 18 ans. Ensuite,il faut arrêter d'attendre de l'Etat qui n'existe plus (A Oran, on aura tout vuet entendu sauf les élus et leur wali qui préfère l'audimat de l'émission «Forum de l'ENTV », à la dure réalité) la protectionde ses biens et de ses proches et investir ce pays comme un pays et pas comme un campement provisoire : un geste à saluer, celui deces Oranais défendant leurs quartiers et leur mairie du coin contre lescasseurs. Ensuite, il faut cesser de croire que ce pays peut retrouver le calmeet la stabilité uniquement par l'usage des concessions, des matches « vendus »,des reculades devant les foules pour obtenir les faveurs électorales et de ladistribution de la rente. Le premier devoir d'un Etat c'est de protéger lesbiens et les personnes, avant de prendre la parole ou jeter l'argent par sespropres fenêtres. Ensuite, il faut admettre que nous nous sommes tous piégés enfabriquant un énorme pays où il ne fait pas bon de vivre : conservateursjusqu'à l'explosion génésique, frustrés, libidineux clandestins, puristes avecles siens et licencieux avec les femmes des autres, corrompus mais amateurs desmosquées de proximité, islamistes mais rêvant tous du Danemark féminin, donneursde leçons mais tous démissionnaires... etc. Ensuite ? Ensuite rien. C'estlorsqu'on aura réglé le rapport de forces, admis que ce peuple se retrouve prisen otage entre un système et ses produits plébéiens les plus incontrôlables, quel'on pourra discutailler du reste : manipulation ou pas, match à refaire ou pas,3ème mandat ou pas, provocation ou pas, mal-vie oupas, défaut de vue prospective ou pas, manque d'intelligence ou pas... etc. L'Algérien'a pas plus d'Etat depuis deux décennies au moins : aujourd'hui, plus graveencore, nous n'avons même plus un bon Pouvoir. Pour la conclusion, tout lemonde aura remarqué que les casseurs étaient des jeunes d'à peine 15 ansparfois. C'est dire l'exact âge de la facture des années 90. Une générationcontemporaine de la fin de l'Etat, de la guerre mesquine, de la rapine et desbutins.
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