Algérie

Pouvoir-opposition



Pouvoir-opposition
La journée du 24 février, une date à forte charge historique, sera célébrée cette année dans un face-à-face entre le pouvoir et l'opposition. Ce repère historique qui divise plus qu'il ne rassemble sera donc un rendez-vous d'affrontement politique sur fond de crise du système. Ainsi, les partis de l'opposition comme ceux du pouvoir ont décidé de mobiliser leurs troupes.Même le gouvernement semble se saisir de cette journée pour reprendre l'initiative. Emboîtant le pas au mouvement opposé à l'exploitation du gaz de schiste, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) défie le pouvoir en organisant des sit-in à travers tout le territoire national.En se réappropriant la symbolique du 24 février qui renvoie à la création de l'UGTA historique et à la nationalisation des hydrocarbures, les leaders de la CNLTD disputent au pouvoir le monopole d'un héritage historique dévoyé.La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, se posant en défenseur des nationalisations, a choisi Hassi R'mel pour brocarder les «prédateurs». En face, les partis du pouvoir ne comptent pas non plus laisser le champ libre à l'opposition. Le FLN d'Amar Saadani tiendra un meeting à Annaba. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sera accompagné par le locataire de la Maison du peuple, Abdelmadjid Sidi-Saïd, à Arzew et Hassi Messaoud.Des démonstrations de force qui révèlent l'incapacité des forces politiques en présence à forger un «consensus national» pour une sortie de crise. Signe d'une impasse politique globale. Les divisions à l'extérieur comme à l'intérieur du pouvoir semblent s'accentuer, conséquence du blocage post-quatrième mandat.Le pouvoir de Bouteflika n'arrive toujours pas à matérialiser la moindre de ses promesses politiques. La révision de la Constitution, qui a fait objet de plusieurs «consultations», tarde à voir le jour. Au rejet de l'ensemble de l'opposition s'ajoute l'absence d'un arrangement entre les différentes factions du régime. L'initiative lancée par le FFS pour une «conférence nationale du consensus» rencontre un rejet massif de la part des acteurs politiques. Même les partis du pouvoir, qui ont fait miroiter au vieux parti de l'opposition qu'ils allaient s'asseoir autour d'une table de dialogue, ont fini, dans une volte-face, par torpiller la démarche du FFS. La CNLTD, qui a tenté une ouverture via l'entreprise du chef du MSP en proposant une négociation directe avec le pouvoir, n'a pas non plus rencontré d'écho favorable.Des blocages à tous les niveaux, alors que le statu quo dans lequel se trouve le pays ne cesse de s'aggraver. Derrière les appels à construire un «front interne» se profilent des divisions profondes qui enfoncent davantage l'Etat dans un délitement sans précédent. Entre un pouvoir autoritaire qui emploie toutes ses forces pour se maintenir et une opposition qui recolle ses morceaux pour amorcer un processus de transition démocratique, le fossé est plus que difficile à combler. En voulant gagner du temps, en réalité, Bouteflika fait perdre un temps précieux pour le pays, alors que tous les indicateurs sont au rouge.




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