Algérie

Pouvoir d'achat 30.000 DA par mois, budget minimum pour une famille de 5 personnes



Le secrétaire national de l'UGTA, Salah Djenouhat, a qualifié hier les émeutes qui ont secoué cette semaine le pays de «regrettables», «mais, dit-il, au-delà, il y a une situation qu'il faudrait prendre en charge avec sérénité, calme et sagesse».

« L'UGTA a appelé au calme et a mené un travail de sensibilisation pour la préservation des outils de production», a déclaré ce responsable syndical qui était l'invité de la radio chaîne 3. La centrale syndicale «a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes. Et des mesures importantes et encourageantes ont été prises, non pas seulement pour baisser les prix, mais pour faire chuter les coûts de production», a soutenu ce responsable de l'UGTA. «Ces mesures vont stimuler la production locale du sucre et de l'huile», a-t-il affirmé. Et M. Djenouhat d'estimer que «ces mesures vont conforter le pouvoir d'achat qui est en berne». «Le pouvoir d'achat n'est pas celui qu'on souhaite aujourd'hui. On se bat pour l'améliorer», soutiendra l'invité de la radio. Le secrétaire national de la centrale syndicale a révélé, dans ce sens, que des études récentes menées sous la houlette de l'UGTA ont estimé le budget mensuel d'une famille de 5 personnes à pas moins de 30.000 dinars. Il est à rappeler qu'une étude similaire, menée il y a trois ans par ce syndicat, a évalué ce même budget à 25.000 dinars. Autre point de fixation pour M. Djenouhat: «Les salariés paient beaucoup d'impôts. Un salarié ne doit pas payer plus d'impôt qu'un boulanger par exemple ou un boucher». Au-delà de ce constat, M. Djenouhat affirme pourtant que «cette question n'est pas à l'ordre du jour de la prochaine tripartite» dont la tenue est prévue durant ce premier trimestre 2011. Ce responsable syndical estime que «ce qui est important est la relance de l'économie». Et de rappeler que le gouvernement s'est donné un délai de huit à neuf mois pour analyser la situation et prendre d'autres mesures visant à stabiliser davantage les prix et, du coup, permettre une stabilité sociale». Salah Djenouhat impute l'origine de la flambée des prix des produits de consommation à la spéculation. «Nous avons condamné fermement la spéculation qui est responsable de ces flambées. L'augmentation des prix n'a pas été décidée par l'Etat», dit-il. Et d'affirmer que «la position de monopole ne doit en aucun cas être détenue par une quelconque entité en dehors de l'Etat». «La solution, dit-il, c'est la production. Il faut donc baisser les coûts de la production, ce qui induira la baisse des prix», explique-t-il. Et de s'en prendre aux «spéculateurs qui ne déclarent pas les travailleurs et ne paient pas les impôts». Interrogé sur le nombre des opérateurs qui ne déclarent pas leurs salariés, M. Djenouhat dit n'avoir pas d'estimation précise mais cite un expert qui a récemment avancé le chiffre d'un million. «Une telle situation, dénonce-t-il, met à mal sérieusement le système de solidarité nationale qui s'appuie sur les caisses de sécurité (CNAS, CASNOS et CNR)». L'invité de la radio appelle ainsi l'Etat à «prendre des mesures visant à lutter contre l'informel et la non déclaration des salariés». Et d'ajouter: «Nous demandons au gouvernement de renforcer les contrôles et la régulation du marché». M. Djenouhat rappelle, dans la foulée, un certain nombre de propositions qui avaient été émises, lors de la dernière tripartite, par la centrale syndicale: ces dernières consistent notamment en «l'allègement des contraintes administratives, la réduction des impôts pour les entreprises, l'assainissement et la mise à niveau des entités économiques». Ce responsable syndical estime à ce propos que «les mesures prises il y a plus d'une année par le gouvernement ont permis aux entreprises de relancer progressivement leurs activités». Et de plaider pour la nécessité d'organiser le secteur de l'agroalimentaire, un secteur présenté comme ayant «un énorme potentiel». Par ailleurs, interrogé sur l'avancement de l'élaboration des statuts particuliers dans la Fonction publique, M. Djenouhat affirmera que 70% de ces statuts (soit un total de 48) ont été finalisés. Il évoque un retard enregistré dans ce sens dans certains secteurs tels que la santé et les médias. «Beaucoup de journaux seront concernés par les nouveaux statuts », a-t-il révélé. Enfin, invité à s'exprimer sur la crise qui prévaut actuellement dans le port d'Alger, M. Djenouhat a dénoncé l'attitude de l'administration «qui, dit-il, a opté pour une nouvelle méthode de travail sans consulter le partenaire social». Les dockers du port d'Alger sont en grève depuis une semaine. Ils protestent contre les nouvelles mesures de compensation et d'organisation qualifiées d'«injustes». Le réaménagement effectué dans le travail en équipe attise la colère des dockers. «Des conditions de la cession de la gestion de ce port au profit de Dubaï Port World (DPW) qui n'ont pas été respectées. Nous militons pour que les choses aillent mieux», dira M. Djenouhat. Le numéro trois mondial de la gestion des terminaux à conteneurs l'émirati DPW avait décroché un accord de concession des terminaux d'Alger à la faveur de la signature d'un joint-venture à 50-50 entre DPW et l'entreprise du port d'Alger. La durée du contrat s'étalera sur trente ans. Mais sur le plan social, la situation ne cesse de se crisper. Il en est ainsi de la situation des contractuels qui s'est précarisée. «La situation des contractuels doit être prise en charge», plaide M. Djenouhat.




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