Algérie

Pouvoir-armée en Turquie : Erdogan hausse le ton



Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a mis hier en garde l'armée, assurant que « personne n'est au-dessus des lois », au moment où 11 autres militaires ont été mis en détention préventive dans le cadre d'une enquête pour complot présumé contre le gouvernement, en 2003. Le chef du gouvernement s'est montré particulièrement ferme en excluant toute impunité dans le cadre de cette affaire, qui a provoqué une grave crise de pouvoir dans le pays. « Ceux qui préparent des plans en secret pour écraser la volonté du peuple doivent se rendre compte qu'à partir de maintenant, ils devront affronter la justice (...) Personne n'est au-dessus des lois. Personne ne peut jouir de l'impunité », a déclaré M. Erdogan lors d'une réunion de son parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), sans toutefois mentionner explicitement l'enquête en cours.Le Premier ministre a, par ailleurs, balayé les critiques de l'opposition selon lesquelles l'AKP devenait de plus en plus autoritaire et tentait de discréditer l'armée, considérée comme le garant de la laïcité en Turquie. « Ce qui est en train de se passer aujourd'hui c'est la normalisation (...) Il s'agit des progrès que nous faisons en tant que démocratie avancée », a-t-il dit en assurant que « personne ne devrait éprouver des doutes ou des craintes ».D'autres militaires, également soupçonnés de complot - les plus hauts gradés de l'affaire - avaient été libérés jeudi soir, après une importante réunion des dirigeants civils et militaires turcs qui se sont engagés à régler la crise dans le cadre des lois et de la Constitution. Le projet du coup d'Etat présumé aurait été préparé en 2003 au sein du corps de l'armée à Istanbul, peu après l'arrivée au pouvoir, en 2002, de l'AKp qui est issu d'un parti islamiste désormais interdit. La Première armée était à l'époque dirigée par Dogan, qui a joué un rôle prépondérant dans la campagne lancée par les militaires en 1997, ayant abouti à la démission du premier chef du gouvernement islamiste du pays, Necmettin Erbakan.Ce dernier est considéré comme le mentor d'Erdogan. On ignore pour le moment si le complot avait eu un commencement d'exécution ou s'il est demeuré à l'état de projet. Les premières informations à ce propos avaient été publiées, en janvier, par le journal turc Taraf, qui cible régulièrement les forces armées. Le complot incriminé visait, selon la justice, à semer le chaos en Turquie en provoquant des attentats spectaculaires. publicité  >   


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