Algérie

Poutine prend la défense de Téhéran



Le nouveau Premier ministre russe, Vladimir Poutine, s’est rangé du côté de l’Iran dans son dossier nucléaire, estimant que ce pays n'essaie pas d'acquérir l'arme atomique et “n'a rien enfreint sur le plan juridique pour l'instant”. Dans un entretien au quotidien français Le Monde, publié hier, et en réponse à une question lui demandant s'il estimait que Téhéran essayait d'acquérir l'arme nucléaire, Vladimir Poutine a répondu : “Je ne le crois pas. Rien ne l'indique.”
Il s’agit d’une prise de position ferme en faveur du régime iranien, qui fait face à une campagne des pays occidentaux, menée par les États-Unis pour l’obliger à cesser l’enrichissement de l’uranium, sous prétexte qu’il ambitionne l’arme nucléaire. Il étayera sa réponse en expliquant que “les Iraniens sont un peuple fier. Ils veulent jouir de leur indépendance et utiliser leur droit légitime au nucléaire civil. Je suis formel : sur un plan juridique, l'Iran n'a rien enfreint pour l'instant. Il a même le droit d'enrichir de l'uranium”. Selon lui : “On reproche à l'Iran ne pas avoir montré tous ses programmes à l'AIEA. Ce point reste à régler.” Ceci étant, le Premier ministre russe a réaffirmé que son pays était contre l'acquisition de l'arme nucléaire par Téhéran.
Ainsi, il dira : “C'est notre position de principe. Utiliser l'arme nucléaire dans une région aussi petite que le Proche-Orient serait synonyme de suicide. Quels intérêts cela servirait-il? Ceux de la Palestine ? Alors les Palestiniens cesseront d'exister.” Pour dissuader Téhéran de chercher à acquérir l’arme atomique, Vladimir Poutine affirmera avoir fait savoir aux responsables de la République islamique iranienne que leur pays “ne se trouvait  pas dans une zone aseptisée mais dans une région explosive”. Il poursuivra : “Nous leur demandons d'en tenir compte, de ne pas irriter leurs voisins ou la communauté internationale, de prouver qu'ils n'ont pas d'arrière-pensées.”
Cette sortie médiatique du chef du gouvernement russe intervient quelques jours après la diffusion restreinte d'un rapport de l'agence de l'ONU où elle a déploré le refus de Téhéran de répondre à ses questions sur un possible volet militaire de son programme nucléaire. Pour rappel, l’Iran fait l'objet de trois résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU assorties de sanctions, pour le contraindre à suspendre son enrichissement d'uranium et à coopérer pleinement avec l'AIEA.
Dans ce cadre, la Russie a récemment appelé les six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le programme nucléaire iranien à donner à l'Iran des “garanties” de sécurité. Par ailleurs, sur la question de l'élargissement de l'organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) à l'Ukraine et à la Géorgie, Poutine a réaffirmé son opposition à ce projet arguant que la menace d'une confrontation avec l'Union soviétique “n'existe plus”. Il estime : “Élargir l'Otan, c'est ériger de nouvelles frontières en Europe, de nouveaux murs de Berlin, invisibles cette fois mais pas moins dangereux. La défiance mutuelle s'installe, c'est néfaste. Les blocs militaro-politiques conduisent à une limitation de la souveraineté de tout pays membre en imposant une discipline interne, comme dans une caserne.”


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