Algérie

Poutine condamne des "spéculations"


Tandis que la population syrienne vaque à ses occupations, nullement impressionnée par le branle-bas de combat qui agite les capitales occidentales, l'armée se prépare activement à des attaques annoncées contre lesquelles Moscou n'a cessé de multiplier les avertissements.Le régime syrien a donné l'alerte générale, hier, face à la menace d'une attaque occidentale, après que le président américain Donald Trump, contacté par son homologue français Emmanuel Macron, ait confirmé l'intention de «réagir avec force et de façon imminente» à une attaque chimique présumée, à Douma, dans la Ghouta orientale. Dernier bastion de la rébellion extrémiste, non loin de la capitale Damas longtemps tenue sous la menace des roquettes et des obus, Douma aurait été le lieu d'une attaque présumée aux gaz toxiques qui, selon deux ONG, aurait fait une quarantaine de victimes.
Moscou a vivement démenti ces allégations, ses experts n'ayant trouvé trace ni des victimes ni des substances mentionnées, ce qui n'empêche pas Washington et Paris d'accroître les pressions sur le régime syrien malgré ses démentis formels. Lundi dernier, l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, avait accusé les Etats-Unis, la France et d'autres pays occidentaux de ressasser de fausses accusations contre Damas, «de façon à ouvrir la voie à une attaque en Syrie comme l'agression criminelle contre l'Irak, en 2003». Avant de procéder à des frappes comme en 2017, les pays occidentaux cherchent un aval du Conseil de sécurité de l'ONU. Les Etats-Unis y ont déposé un projet de résolution pour un mécanisme permanent d'enquête international sur l'usage des armes chimiques en Syrie. Initiative rejetée par la Russie car elle ne prend pas en compte la demande d'une enquête «impartiale» et méthodique, de nature à identifier clairement les véritables responsabilités dans une attaque qui reste à prouver. Or c'est aussi ce qu'a réclamé le secrétaire général de l'organisation, Antonio Guterres, qui a mis l'accent sur cette nécessaire «impartialité», tandis que le président Trump promet des décisions «importantes» pour «très bientôt». Hier encore, les agences ont mis l'accent sur l' «état d'alerte» décrété par l'armée syrienne, durant trois jours, au niveau des infrastructures stratégiques, des aéroports et des bases militaires. Les troupes se prépareraient à des mouvements rapides autour de la capitale et des villes importantes comme Alep, Homs et Deir Ezzor où les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par les Etats-Unis, guettent la moindre opportunité pour réinvestir la ville. Tandis que la population syrienne vaque à ses occupations, nullement impressionnée par le branle-bas de combat qui agite les capitales occidentales, l'armée se prépare activement à ces attaques annoncées contre lesquelles Moscou n'a cessé de multiplier les avertissements. Il est vrai qu'en Syrie, personne ne doute que ces «réactions fermes de la communauté internationale», selon les présidents américain et français, sont destinées en réalité à contenir l'offensive des troupes syriennes contre les groupes extrémistes. C'est pourquoi Washington a mis en cause la «responsabilité» de la Russie et l'Iran, estimant que le pouvoir syrien ne pouvait mener une attaque chimique «sans leur aide matérielle». Trump a même inclus nommément, dans ses avertissements, le président russe Vladimir Poutine. «Nous appelons les Occidentaux à renoncer à la rhétorique guerrière», a rétorqué à l'ONU l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia, mettant en garde contre de «graves conséquences» en cas d'action armée occidentale. «Il n'y a pas eu d'attaque chimique» à Douma, a-t-il ajouté, dénonçant une «mise en scène». Quant au président Poutine, il a condamné le caractère «inadmissible» des «spéculations» autour d'une attaque chimique présumée.
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