Algérie

Poussée de l'inflation L'échec des politiques publiques



Poussée de l'inflation                                    L'échec des politiques publiques
L'UGTA et le Cnes s'accordent à dire que l'Algérie n'arrive plus à se dépêtrer de l'infernale spirale de la hausse des prix et de l'érosion du pouvoir d'achat.
Dans un mémorandum commun adressé au président de la République, dont Liberté a eu une copie, les deux organisations attirent l'attention des pouvoirs publics sur cette épineuse problématique de non-maîtrise des prix et ses fâcheuses conséquences sociales. Elles confirment dans ce document le constat qu'elles ont précédemment établi et qui fait état de l'incapacité des politiques publiques à freiner cette inexorable poussée inflationniste porteuse de perturbations et de dysfonctionnements sur la scène socioéconomique du pays.
S'appuyant sur les statistiques de l'ONS, la Centrale syndicale et le Conseil économique et social relèvent que le pays se rapproche lentement d'une inflation à deux chiffres ! Sur les 5 premiers mois de l'année en cours, celle-ci (inflation) a atteint un taux de 9,39% et celle des produits alimentaires 12,4%.
Certains indicateurs avancés, déplorent les deux partenaires, attestent que la hausse des prix n'est pas conjoncturelle mais semble s'inscrire dans la durée. Tel un rouleau compresseur, l'inflation a implacablement et aussitôt absorbé les récentes augmentations salariales décidées par l'Etat. 'L'accélération des processus inflationnistes risque de mettre à mal le contrat social et engendrer de nouveaux mouvements contestataires portés par les oubliés de la croissance, les faibles revenus et les sans-emplois", lit-on dans le mémorandum. La faiblesse de la production nationale et la volatilité de celle du secteur agricole, la spéculation qui s'érige en maître des lieux autour des marchés et le phénomène de l'informel sont autant de facteurs qui favorisent cette inflation.
La politique de régulation a livré le marché
aux forces de la spéculation
'Les bouleversements de plus en plus inquiétants que connaissent les marchés indiquent que l'offre est, en de multiples façons, manipulée, faisant prévaloir un phénomène de rareté et de pénurie organisé et que les circuits formels arrivent de moins en moins à satisfaire la demande", explique-t-on dans le document. Les efforts consentis par l'Etat pour tenter de stabiliser l'offre par le biais des subventions, des systèmes de régulation, d'ouverture d'espaces commerciaux publics n'ont pas apporté les résultats escomptés. Le Cnes et l'UGTA avouent que les pouvoirs publics ont livré, par des politiques de régulation 'déficientes", le marché aux forces de la spéculation.
Par ailleurs, ils estiment que l'ouverture du marché à l'importation excessive de produits de consommation a gravement 'altéré" la production locale. Pour eux, les dérèglements enregistrés sur le marché national sont étroitement liés à la faiblesse des appareils de l'Etat chargés de la régulation et du contrôle du commerce, en l'occurrence, les impôts, les douanes, les inspections régionales des prix... Cette situation est également due, selon eux, à une mauvaise répartition des revenus. Face à ce bilan, on ne peut plus amer, les deux organisations mentionnent clairement dans leur mémorandum, la nécessité d'une politique économique indépendante des hydrocarbures, fondée sur la réhabilitation d'une entreprise publique et l'émergence d'un secteur privé créateur de richesses. Elles plaident aussi pour un dialogue social entre les pouvoirs publics, les opérateurs économiques, la Centrale syndicale et les partenaires sociaux, appelés à conjuguer leurs efforts pour encourager davantage la production nationale. C'est dans cet esprit d'ailleurs, que s'inscrit l'initiative de l'UGTA et du Cnes...
B. K.


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