Algérie

Pourvu que ça dure !



Mais de quoi veut nous convaincre Abdelhamid Temmar en parlantdes énormes réserves de devises engrangées par notre pays depuis la haussevertigineuse des prix pétroliers ? Que nous sommes assez riches, pour nouspermettre des ardoises les plus salées, payées rubis sur l'ongle quand lescours mondiaux de la subsistance s'accordent des libertés avec notre pouvoird'achat. Ou encore que nous ne sommes désormais loin d'être pauvres pour hanterles couloirs du club de Paris et de Londres et faire anti-chambre au FMI.Autrement dit, dans les deux cas de figures, tant mieux pour nous. On n'a plusde soucis à se faire côté porte-monnaie, car il y a toujours nos précieusesdizaines de milliards de dollars pour nous permettre une certaine indulgence àl'égard de nos gouvernants, quand ceux-ci viennent à prendre leurs aises avecce qui est désormais convenu d'appeler la bonne gouvernance. Et puis, même sinos ministres tapent à côté, parole de M. Abdelhamid Temmar, on aura tout letemps de redresser la barre. En cas de recul du prix du baril de pétrole àmoins de 60 dollars, l'Algérie ne devrait pas souffrir des effets de cettedépréciation (dixit le ministre des Privatisations). Et c'est tellement vraiqu'on ne s'offusque outre mesure en apprenant par exemple, qu'au bureau de laposte de telle commune, un agent indélicat s'est permis de détourner unmilliard de nos centimes et un tel autre, 200 petits malheureux millions decentimes dans une entreprise. Une bagatelle, avouons-le, devant la centaine demilliards de billets verts. Quand on sait que les milliers de milliards denotre monnaie locale, escroqués par Khalifa, ont à peine fait broncher nosgouvernants, l'on peut comprendre pourquoi on ne s'offusque plus devant le menufretin. 100 milliards de dollars c'est désormais la mascotte des Algériens,leur chiffre porte-bonheur, leur ticket gagnant. Et ce qui ne gâte rien, ilsfont surtout le bonheur de nos ministres. Ils n'ont plus besoin de se casser latête, nos ministres. Le stress, connaît pas, d'autant qu'il n'y a plus lieu detrop cogiter pour pondre un plan, une stratégie qui règle autrement que par lecanal financier les problèmes qui se posent à leurs secteurs. Qui a dit quel'argent ne fait pas le bonheur... des ministres algériens ?Il y a pénurie de patates ? On achète des patates. Il n'y apas assez de lait ? On achète des vaches. Il n'y a pas de blé ? On achète dublé. L'huile est trop chère ? Qu'a cela ne tienne, on met la main à la poche...tant qu'il y a des centaines de milliers de milliards de dinars, pourquoichercher midi à quatorze heures ? Pourvu que ça dure ! Et touchons du bois, enespérant que l'idée ne viendrait pas à notre pétrole de nous faire faux bond,quand on aura besoin de ne pas trop réfléchir pour régler nos problèmes. Car sipar malheur, ce sera le cas, on risque fort de revenir à nos premiers amoursavec le fonds monétaire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)