Algérie

Poursuites judiciaires en série dans le monde économique.. Le climat des affaires prend un sérieux coup



A partir de l'étranger, la destination Algérie pour les investisseurs prend un sérieux coup pour son image. Cette confiance qui tend à se perdre à une vitesse vertigineuse, entre les tenants actuels du pouvoir et les investisseurs, n'est pas du tout facile à rétablir.La situation économique en Algérie, peu reluisante depuis la chute des prix du pétrole, tend à aller de pire en pire depuis les évènements du 22 février. La manière dont des entrepreneurs algériens sont livrés à la vindicte populaire par les médias et des cercles occultes, puis trainés devant les tribunaux de manière spectaculaire, augure de lendemains assez sombres pour l'économie nationale. Le climat des affaires, déjà assez compliqué avant cette situation, donne une image sombre et pas du tout rassurante pour les investisseurs locaux. A partir de l'étranger, la destination Algérie pour les investisseurs prend un sérieux coup pour son image. Cette confiance qui tend à se perdre à une vitesse vertigineuse, entre les tenants actuels du pouvoir et les investisseurs, n'est pas du tout facile à rétablir. Dans un climat d'instabilité pareille, les investissements nationaux plongent dans une stagnation qui pourrait être fatale pour l'économie nationale.
Le constat d'économistes et d'experts observateurs des développements de la situation sont unanimement pessimistes. La sonnette d'alarme est tirée plusieurs fois par ses derniers, ainsi que par des juristes, sur la manière dont les interpellations et mises sous mandat de dépôt d'hommes d'affaires et d'industriels, considérées comme «humiliantes» à leurs personnes, ainsi qu'à la réputation nationale et internationale de leurs entreprises. Ouvrir des dossiers de corruption assez lourds suppose que la justice puisse travailler dans un climat total de sérénité, loin de la pression politique, militaire ou encore de la rue. «Le climat actuel ne permet pas cet environnement de travail. Une justice qui travaille sous autant de pression ne pourra jamais faire son travail convenablement», prévient-on.
L'économiste Nordine Grim, invité de la chaîne Dzair TV prévenait déjà des dangers auxquels la situation présente est exposée. «On ne sait plus si c'est le ministre de la Justice qui doit agir, si c'est le juge, ou c'est carrément la rue qui doit se faire justice. Tout ça crée une tension mauvaise, à la fois pour les entrepreneurs qui ont fait correctement leur travail, et aussi pour l'investissement proprement dit. Cette situation provoquera des retombées négatives sur l'emploi et sur le PIB, qui va certainement connaître une chute cette année», prévenait-il. Un grand nombre d'observateurs suspectent dans cette démarche «une instrumentalisation de la justice en ces temps troubles, pour le règlement de comptes ou à des fins suspectes», note-t-on. Mustapha Bouchachi, avocat et homme politique, en conférence à l'université de Tizi Ouzou dans la journée d'hier, abondait dans le même sens, dénonçant «des poursuites sélectives». «Il y a bien des arrière-pensées politiques derrière les poursuites judiciaires lancées contre des hommes d'affaires (?). On ne doit pas utiliser la justice pour détourner l'attention du peuple, de sa véritable revendication pour le passage vers une véritable démocratie», déclare-t-il, repris par nos confrères de TSA. «Notre pays fonctionnait avec le téléphone: donne à untel et pas à untel autre. Donne-lui tel port ou telle usine. Donne-lui 30 millions de dollars de crédit ou ne donne pas à untel autre. C'est de cette façon que les choses fonctionnaient. Mais avant de poursuivre les hommes d'affaires, nous devons d'abord poursuivre les personnes et les véritables criminels qui leur donnaient. On ne commence pas avec les partenaires», dit-il.


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