La cour d'appel de Versailles a mis vendredi en délibéré au 1er octobre
sa décision sur le renvoi devant un tribunal français, pour banqueroute, de
l'ancien magnat Rafik Khalifa, détenu en Grande-Bretagne, a indiqué l'AFP qui
cite des sources judiciaires.
Rafik Khalifa a été renvoyé le 3 mars devant le tribunal de Nanterre
(ouest de Paris) pour banqueroute et détournement de fonds par une juge
d'instruction, avant que le parquet ne fasse appel de cette décision.
L'instruction, ouverte au tribunal de Nanterre en novembre 2003, porte sur des
malversations qui auraient accompagné la déconfiture de sociétés du groupe
Khalifa en France (Khalifa Airways, Khalifa Rent a car). Elle porte sur la
vente ou la cession dans des conditions douteuses de plusieurs véhicules de
luxe appartenant aux sociétés Khalifa, mais aussi d'un ensemble de villas à
Cannes, achetées par Khalifa Airways en juillet 2002 pour environ 37 millions
d'euros et revendues moitié prix l'année suivante. Au total, 11 personnes ont
été renvoyées devant le tribunal de Nanterre. La juge a en revanche prononcé un
non-lieu sur les soupçons de blanchiment.
De son côté, le parquet de Nanterre, dirigé par Philippe Courroye, avait
estimé dans son réquisitoire en novembre 2009 que les faits de banqueroute ne
pouvaient être poursuivis, les sociétés visées n'ayant pas de personnalité
morale propre en France. Le parquet estimait en outre qu'aucun des autres faits
visés n'avait été commis dans le ressort du tribunal de Nanterre.
Rafik Khalifa est actuellement
détenu en Grande-Bretagne où il avait été arrêté le 27 mars 2007 sur la base
d'un mandat d'arrêt européen. Il a été condamné en mars 2007 par contumace en
Algérie à la réclusion criminelle à perpétuité dans le procès sur la faillite
de la Khalifa Bank. Après plusieurs mois de réflexion, le gouvernement
britannique avait donné son feu vert, le 27 avril dernier, à l'extradition de
Khalifa vers l'Algérie, mais sa décision de faire appel lui permet d'éviter un
transfèrement dans l'immédiat.
Rafik Khalifa s'est réfugié à
Londres en 2003, quand a éclaté le scandale financier de la Khalifa Bank et de
plusieurs autres entreprises de son empire. Anita Vasisht, l'avocate de M.
Khalifa, avait annoncé son intention de faire appel de la décision d'extrader
son client, ce qui suspendra la procédure. La lettre du Home Office précise que
le ministre de l'Intérieur Alan Johnson «a conclu que rien ne l'empêchait
d'ordonner l'extradition de M. Khalifa en vertu de la loi sur l'extradition de
2003, après avoir examiné avec soin toutes les requêtes». Le ministère souligne
avoir reçu des «garanties» du gouvernement algérien, en particulier au sujet de
la peine maximale encourue par l'ancien Golden Boy, à savoir la prison à vie.
La France a également déposé une
demande d'extradition auprès de Londres mais son examen a été gelé, la demande
algérienne prévalant sur celle de Paris.
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Posté Le : 04/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com