Algérie

Poursuite du procès Sonatrach 1



Poursuite du procès Sonatrach 1
Le procès de Sonatrach 1 a repris, hier, au Tribunal criminel d'Alger, poursuivant l'audition des accusés. Avec cette fois, des révélations qui accablent l'ancien ministre de l'Energie et des Mines.Des révélations qui prouvent que Chakib Khelil était déjà informé des transactions, qualifiées par l'enquête judiciaire, de douteuses, entre autres, les contrats gré à gré signés entre Sonatrach avec Contel Frunkwerk. L'ex ministre de l'Energie aurait été informé par le biais de l'ex- vice-président du groupe Sonatrach, Belkacem Boumediene et sur demande de la police judiciaire du DRS.L'ex-président de la direction production chargé des activités amont du groupe Sonatrach, Belkacem Boumediene a réaffirmé, encore une fois, devant le juge Mohamed Reggad, lors de son 2ème jour d'audition que «l'ancien ministre Chakib Khelil était informé des faits et du rapport du DRS, sur le dossier». Il dira explicitement:« après mon audition par les éléments de la police judiciaire du DRS, ces derniers m'ont demandé d'aller informer mon ministre, et de l'informer que les enfants de Meziane étaient les associés de Contel». Et de poursuivre : «l'ancien ministre m'a reçu, dans son bureau, dès son retour de l'étranger, je l'ai informé sur le rapport du DRS, sur les enfants de Meziane et sur Saipem. Chakib Khelil m'a demandé de transmettre aux enquêteurs qu'il assumait l'entière responsabilité de la stratégie adoptée par Sonatrach, pour la sécurisation des sites.»Il précise encore : «j'ai informé le ministre et le P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane». Belkacem a insisté sur le fait que ces contrats de gré à gré ont été signés, dans l'urgence, par rapport à la situation sécuritaire sensible, qui menaçait les sites stratégiques de la Sonatrach. «Notamment précise -t-il, après l'attentat terroriste de Roul Denous, ayant pris pour cible les infrastructures de Sonatrach à Ouargla»En ce qui concerne, les offres proposées par le groupe Contel Funkwerk, pour l'installation de matériel de télésurveillance et d'équipements électroniques, Belkacem Boumediene a reconnu que celle de Contel était de 40% plus élevée que celles de Serpe et VSAT Martec qui ont soumissionné, aux côtés de Siemens.Mais, précise-t-il, ce contrat devait, selon le cahier des charges, être accordé avec la mention de mieux disant et non pas du moins disant.Le juge interroge : «vous n'avez pas eu des doutes sur ces contrats '» Boumediene s'en lave les mains en précisant le contrôle et la partie financière incombent au maître d'ouvrage, une société régionale à Hassi Messouad qui dépend, directement, du ministère de l'Energie et des Mines.Et d'affirmer qu'il a subi des pressions sur la lenteur concernant la signature des contrats. «C'était l'alerte générale de la part du ministère et de la part de la direction centrale, où l'aspect sécuritaire avait son poids».«LE DRS ETAIT AU COURANT DES DONNEES, EN 2005»L'accusé, Belkacem Boumediene a précisé, devant le juge, que la police judiciaire du DRS était au courant des «malversations», en 2005». Et de préciser : «ils m'ont informé qu'ils étaient au courant en 2005, pourquoi, ont-ils attendu jusqu'à 2009, pour réagir '» Et de souligner qu' «en 2009, tous les sites avaient été sécurisés et le matériel installé, pourquoi, n'ont-ils pas réagi avant, on aurait pu revoir les contrats».Le président de l'audience appelle le fils de l'ex P-DG Mohamed Meziane, Mohamed Réda Meziane, accusé pour association de malfaiteurs, de trafic d'influence, dilapidation de l'argent public, blanchiment d'argent, corruption, conflits d'intérêt. L'accusé a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui. «Je suis en détention depuis six ans, je ne comprends pas pourquoi de tels chefs d'inculpation. Je suis étonné, je suis consterné et j'ai peur monsieur le juge», dit-il en précisant qu'il n'est impliqué ni de près ni de loin dans cette affaire de contrats. Il dira que le seul tort commis est d'avoir appelé son père Mohamed Meziane pour accorder à son ami de lycée, Mohamed Réda Djaffar Al Ismail, un entretien pour présenter à Sonatrach, des équipements en partenariat avec l'entreprise allemande TVI.«ILS ONT MENACE DE S'EN PRENDRE A MA FEMME»Interrogé par le juge sur la base du PV d'audition établi par la police judiciaire, Mohamed Réda Meziane dira que ces propos ont été déformés et vidés de leur sens. «Il y a certaines choses que je n'ai pas dites, mais ils m'ont obligé, après deux jours, du 17 au 19 décembre, de signer le PV, à 4 heures du matin, après que les éléments du DRS, m'ont menacé de s'en prendre à ma femme, sans rentrer dans les détails», dit-il. Sur les contrats de consulting qu'il avait réclamés auprès de son ami et associé de Contel, auprès des Allemands, Réda Meziane a affirmé qu'il a réclamé un tel contrat, après avoir constaté que son ami Al Ismail percevait 20.000 euros par mois de la part de l'entreprise allemande et Maghaoui El Hachemi percevait 12.000 euros et son fils Yazid 8.000 euros par mois, sur la base de ces contrats de consulting. Il avoue : «j'étais furieux, pourquoi Al Ismail ne m'a pas informé sur ces contrats de consultings et pourquoi il m'a proposé de travailler avec les Allemands, étant donné que je suis actionnaire dans l'entreprise holding Contel». Il a affirmé que par la suite «Al Ismail m'a organisé un rencard avec les Allemands, mais ces derniers ont refusé de signer avec moi, peut-être parce que je suis le fils du P-DG de Sonatrach».APPARTEMENT A PARIS AU NOM DE MME MEZIANELe juge Mohamed Reggad est revenu pour interroger Mohamed Réda Meziane, si son père, l'ex P-DG de Sonatrach était au courant de l'achat d'un appartement, à Paris, au nom de sa femme, et avec un chèque appartenant à Al Ismail, et qui proviennent de l'entreprise allemande. Réda Meziane répond en affirmant que son père n'était pas au courant et s'il savait, il aurait divorcé avec sa mère. Mais le juge lui signifie que sa mère avait précisé, lors de sa première audition, après l'éclatement de l'affaire, qu'elle avait informé son mari qui n'a pas accepté, en devenant furieux. Réda Meziane explique au juge qu'il s'agit d'un prêt de son ami Ismail, pour offrir à sa mère un appartement. «Et après que Ismail avait réclamé son argent, j'ai honoré mes dettes, en contrepartie de la cession de mes parts dans la société allemande».Le juge Reggad a appelé à la barre le deuxième fils de Meziane , Faouzi Meziane qui a affirmé qu' «Al Ismail est venu à mon quartier, deux mois après la nomination de mon père, au poste de P-DG de Sonatrach, pour demander le téléphone de mon frère, Mohamed Réda Meziane qui était en France et qu'il n'avait pas vu depuis des années».




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